Particularité n S'il est une ville de France où les signes du ramadan sont perceptibles un peu partout, c'est bien Marseille, la «49e wilaya d'Algérie» comme aiment à l'appeler certains, en référence à l'importante communauté algérienne qui y est établie. Quelques jours avant le début du mois sacré, ses «ingrédients» font leur apparition dans les marchés. Epices, gâteaux orientaux, piments et olives faits maison, tous les produits ramadanesques sont proposés par les commerçants qui ne lésinent pas sur leur voix pour attirer le maximum de clients et faire un bon chiffre d'affaires. Pour certains, cela passe aussi par le lancement de promotions sur les produits les plus demandés durant le mois de jeûne, comme la viande, par exemple. Ces soldes exceptionnels touchent également… la téléphonie. Les taxiphones proposent des offres de communication alléchantes vers les pays du Maghreb particulièrement à l'occasion de ce mois. Des quêtes d'argent pour construire des mosquées sont organisées, avec l'autorisation des autorités locales, par des étudiants qui sillonnent les marchés plusieurs jours avant le début du ramadan. «Récemment, un jeune étudiant chargé de cette mission au niveau du marché aux Puces, m'a révélé qu'il avait réussi à amasser pas moins de 900 euros en une seule journée. C'est vous dire combien les gens sont généreux ici», souligne Noureddine, un Algérien de 38 ans qui vient juste de s'installer dans la cité phocéenne. Au niveau des mosquées aussi - une au moins par arrondissement, l'ambiance ramadanesque est visible. Des réunions y sont organisées une semaine avant le lancement du mois sacré pour récolter l'argent nécessaire à la préparation de plats en faveur des nécessiteux. Chaque fidèle est appelé à apporter sa contribution pour la réussite de cette action de solidarité en fonction de ses moyens, bien sûr. Dans le même registre, des familles invitent, plusieurs jours à l'avance, les étudiants et les personnes vivant seules à rompre le jeûne avec elles. Par ailleurs, des entreprises et des associations procèdent, deux ou trois jours avant le début du mois sacré, à la distribution de calendriers «spécial ramadan» sur lesquels sont portés les horaires de l'iftar et de l'imsak. De leur côté, certains médias locaux, comme Radio Soleil et Radio Gazelle, fournissent aux musulmans toutes les informations relatives au mois de ramadan, qui «ne passe pas du tout inaperçu ici», commente Noureddine. Et pour cause : «Les musulmans sont présents en grand nombre à Marseille.» «Ce qui frappe l'esprit ici durant le ramadan, c'est que de nombreux bistrots et restaurants sont fermés la journée. La raison ? Ils sont tenus par des musulmans», conclut-il.