Investissement n L'introduction de l'aquaculture dans plusieurs régions du pays commence à donner ses fruits avec, aujourd'hui, une profusion de poissons, dont des pièces dépassant les 2 kilogrammes, à la grande satisfaction des amateurs de pêche. La réussite de l'opération aquacole et la prolifération de plusieurs espèces de poissons a encouragé de nombreux jeunes à se lancer dans cette activité de pêche. Ils sont de plus en plus nombreux à se livrer, bien qu'avec des procédés différents, à leur vocation naissante, se rendant quasi quotidiennement, avant le coucher du soleil, vers les berges des barrages, équipés de leurs cannes et de leur couffin qu'ils espèrent bien remplir. La pêche draine chaque jour de nouveaux amateurs, dans une ambiance tout à la fois récréative et de compétition, qui permet de briser la routine, de meubler ces journées de chaleur suffocante, et pour les plus chanceux, de rentrer à la maison avec le couffin rempli de poissons. Certains jeunes écoulent le produit de leur pêche à des prix oscillant entre 100 DA et 800 DA, selon la taille du poisson. La pêche a également suscité l'esprit d'innovation chez des jeunes amateurs dont certains ont conçu un procédé simple et ingénieux, beaucoup plus efficace que la canne, pour augmenter leurs prises. Ils procèdent en fixant un filet à deux récipients métalliques qui flottent sur le plan d'eau et que l'on retire à l'aide d'une ficelle, une fois que le piège aura retenu suffisamment de poissons. Interrogé sur la différence entre la pêche dans les eaux douces et la mer, M. Belkacem Daï, vice-président de l'association nationale des pêcheurs de plaisance (Anpp) de la wilaya de Aïn Defla, a indiqué que la pêche en mer est un peu plus difficile que la pêche dans les eaux douces. «Les techniques de pêche, les hameçons utilisés sont différents vu la différence des eaux de mer et des eaux douces, de la profondeur et surtout de la différence des espèces vivant dans chaque système, a-t-il expliqué. A une question de savoir si la pêche au niveau des barrages exterminera les espèces de poissons qui y vivent, M. Daï a indiqué que cela ne risque pas d'arriver vu que les poissons se reproduisent d'une manière très rapide. «Toutefois, il y a un véritable danger qui guette cette ressource, à savoir les produits chimiques utilisés dans l'agriculture et que certains agriculteurs déversent dans nos barrages. Il est nécessaire aujourd'hui de prendre des mesures pour mettre fin à cette pratique», a conclu M. Belkacem. «Il est inadmissible que des agriculteurs déversent leurs produits chimiques utilisés dans l'agriculture dans les barrages. Il faudrait mettre fin à cette pratique qui nuit énormément à la vie dans les barrages», disent en chœur plusieurs pêcheurs d'eau douce de la wilaya rencontrés lors du tournoi régional ouest de la pêche de plaisance qui a eu lieu dans la commune d'El Marsa dans la wilaya de Chlef. De nombreuses espèces de poissons, notamment le barbeau, la carpe royale et communale, le mulet, le gardon et le sandre sont jetés dans les barrages et les retenues d'eau pour leur reproduction, la consommation mais également pour le rôle qu'ils jouent dans le nettoyage des barrages et des retenues d'eau. En effet, ces espèces de poisson nettoient les barrages et les retenues d'eau et les débarrassent du sable et de la boue qui s'accumule à leur fond limitant avec le temps la capacité de stockage de l'eau.