De notre bureau : Variétés n Les vergers, jadis abandonnés, suscitent de plus en plus d'intérêt et les propriétaires s'en occupent davantage en les surveillant même la nuit. Soumises à rude épreuve depuis le début de ramadan, les familles modestes sont contraintes de trouver le moyen de gagner un peu d'argent pour s'assurer un f'tour décent, des habits pour l'aïd et des articles scolaires pour la rentrée. Les produits de la montagne sont venus au secours de plusieurs ménages. Figues de barbarie, figues fraîches, mûres, sont entre autres fruits qui, il y a encore quelques années, n'étaient pas disponibles sur les marchés. Lancés par des enfants et des adolescents qui allaient les cueillir dans les champs, ces fruits font le bonheur des habitants des villes qui ne pouvaient les déguster que lorsqu'ils rendaient visite à leurs proches ruraux. En plus, côté vendeurs, le produit se vend très bien au point que des pères de famille se sont mis de la partie. Les quelques vergers, jadis abandonnés, suscitent de plus en plus d'intérêt et les propriétaires s'en occupent davantage en les surveillant même, car certains à la faveur de la nuit ou de l'accalmie avant l'heure de la rupture du jeûne en profitent pour les chaparder. Toutefois, pour avoir été négligé pendant des années, la superficie totale occupée par le figuier au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou s'est beaucoup réduite et certaines variétés risquent de disparaître, selon un chercheur en agronomie de l'université Mouloud-Mammeri. Cet engouement pour les figues (même de barbarie), les mûres et autres produits de la montagne, tels que les champignons frais en automne, les asperges, les châtaignes, les fruits des bois... est un signe encourageant pour la relance et la promotion des produits du terroir que les habitants de la région ont abandonnés. La conservation des forêts a mis en place un programme répondant à cette perspective en aidant les habitants des montagnes dans la plantation d'oliviers, figuiers, cerisiers..., l'élevage de bovins, caprins, bovin... ainsi que l'investissement dans de petites unités de transformation, ce qui permettra à de nombreuses familles d'améliorer leur niveau de vie. La Kabylie possède des ressources que ses enfants doivent redécouvrir et exploiter. Tala allam/Eau potable Un quartier mal alimenté l Situé entre la ville des genêts et le village de Boukhalfa, le lotissement Tala Allam connaît des perturbations dans l'alimentation en eau potable qui s'accentue pendant l'été. En effet, les coupures d'eau ne sont soumises à aucun programme, ce qui permettrait aux habitants de s'organiser en conséquence. Une femme nous apprend qu'au début de l'été, l'eau arrivait à 9h et était coupée à 16h. «Cette situation, qui a duré environ un mois, m'a vraiment perturbée car je travaille et je sors de la maison avant que l'eau n'arrive,et à mon retour il n'y en a déjà plus», nous indique notre interlocutrice. Elle nous confie en arriver parfois à demander la permission à son employeur pour sortir plus tôt afin de remplir un peu d'eau. Même durant le ramadan, la situation n'a pas changé car l'eau revient parfois juste avant le f'tour pour être coupée à 4h du matin. «Il y a des périodes où les robinets sont à sec deux jours durant», nous a-t-elle annoncé. Les habitants du quartier, qui nous ont saisis, espèrent voir la gestion de l'eau potable de leur quartier améliorée. La forêt : un vecteur du développement local La wilaya de Tizi Ouzou dispose d'un patrimoine forestier d'une superficie total de 112 000 ha dont 47 000 ha de forêt et 67 000 ha de maquis, soit un taux de boisement de 38%. Outre son rôle dans l'équilibre environnemental, la forêt intervient aussi dans la production économique. Dans la wilaya de Tizi Ouzou et selon les chiffres de la conservation des forêts, la production moyenne annuelle de liège calculée ces 23 dernières années est estimée à 6 880 qx. A cela s'ajoute la production du bois de chauffage dont la moyenne annuelle est de 5 500 m3/an. La conservation des forêts et dans le souci d'éviter le braconnage illicite et la destruction de la forêt cède gratuitement le bois aux populations riveraines qui l'utilisent pour le chauffage et la cuisine. Et dans l'objectif de fixer la population rurale, des concessions sont accordées aux riverains pour l'agriculture et l'apiculture. Selon la même source, «le patrimoine forestier recèle des potentialités considérables en plantes aromatiques et médicinales qui peuvent être exploitées à des fins industrielles dans un cadre réglementaire. Cependant, une étude d'inventaire s'impose pour évaluer les possibilités précises à mettre en valeur, tout en maintenant l'équilibre de l'écosystème forestier. Nous pouvons également citer les potentialités faunistiques diversifiées et riches qui peuvent être mises en valeur dans le cadre du développement cynégétique et des dispositions relevant de la chasse. parmi ces espèces, il y a le sanglier, la perdrix Gambra, le lièvre. en outre, des forêts telles que Harouza, Beni Ghobri et l'Akfadou ayant d'ailleurs fait l'objet d'un avant-projet de parc régional peuvent être intégrées dans un programme visant à développer l'écotourisme. La montagne et la forêt sont deux éléments qui peuvent être d'un apport non négligeable pour l'économie locale, voire nationale, à condition qu'elles soient prises en charge dans des programmes qui permettront l'exploitation rationnelle et écologique des sites. Draâ Ben Khedda Les exploitants agricoles en colère l Les travailleurs de la société d'exploitation agricole de Draâ Ben Khedda, jadis fleuron de l'économie locale et nationale, ont décidé de monter au créneau pour la énième fois afin de demander la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles. Dans une déclaration rendue publique mardi passé, la section syndicale demande que «justice soit faite», et ce, par la révision de la convention collective de la branche agro-alimentaire, de la grille des salaires des travailleurs et des bénéfices réalisés, selon ce qui est stipulé dans l'article 126 de la convention. Elle déplore, par ailleurs, le silence des services concernés, et ce, malgré les nombreuses requêtes dont ils ont été destinataires. Tirant à boulets rouges sur le gérant de ladite société, la section syndicale l'accusera de «profiter de ses prérogatives pour bénéficier des avantages tels que la prime variable, car la convention prévoit que cette prime soit octroyée suivant les paramètres d'évaluation pour des objectifs à atteindre et cite en exemple l'exercice 2004. la prime versée aux travailleurs pour l'année 2004 est d'un montant de 230 000,00 DA et pour la partie variable du gérant elle est d'un montant de 253 461,60 DA». Les rédacteurs de la déclaration, qui dénoncent «l'injustice et l'intimidation», insistent pour dire qu'ils sont déterminés à poursuivre leur mobilisation et à rester solidaires pour la défense de leurs droits. Ils lancent un appel aux dirigeants pour trouver la satisfaction de leurs revendications. Le rôle de la Conservation des forêts l Dans le cadre d'un programme de relance des produits du terroir, la Conservation des forêts de la wilaya de Tizi Ouzou participe déjà à la réhabilitation des oliveraies touchées par les incendies et à la réintroduction des espèces arboricoles rustiques comme l'amandier, le noyer, le noisetier et le châtaignier. Des zones de plantation ont été arrêtées et même pour le cerisier ravagé par le capnode, la conservation des forêts est optimiste quant à sa relance en misant sur la région des Ath Boudrare épargnée par l'insecte ravageur.