Exposition n Cette manifestation représentera une opportunité pour le public de découvrir l'art et la culture amérindiens. Le musée national du Bardo consacrera prochainement un ouvrage à la collection amérindienne. Cette publication sera suivie début 2011 d'une grande exposition qui sera organisée à l'issue des travaux de restauration du musée. «Ce livre sera édité à l'issue des recherches et d'études sur cette collection», dira Adila Talbi, préhistorienne et chargée de la conservation et aussi de la collection amérindienne. La collection amérindienne d'une rareté précieuse et unique est constituée de deux lots : l'un acquis en 1930 et l'autre en 1954. «L'acquisition de cette collection s'est effectuée dans le cadre d'échanges entre le musée du Bardo et les musées américains», dira Adila Talbi, et d'expliquer : «Le premier arrivage a eu lieu en 1930. La transaction s'est faite avec le Logan Museum de l'Etat du Wisconsin. Ce premier lot comprend plusieurs pièces, du matériel en pierre (industrie lithique) et quelques poteries. Puis, en 1954, il y a eu un second arrivage. L'opération d'échange s'est faite avec le Peabody Museum de l'Etat du Massachusetts. Le lot est constitué de pièces de poterie peintes et qui sont à usage domestique très varié, à savoir des bols, une louche, des cuillères et une gourde…»Interrogée sur ce que les musées américains ont reçu en échange, Adila Talbi répondra : «Ils ont reçu, à ma connaissance, une très belle collection de poteries ethnographiques de la région des Aurès et aussi des touareg, et quelques ossements.» A noter que les pièces que comprend la collection remontent à la civilisation Anasazi (entre le VIIIe et le XVIIe siècles au sud-ouest des Etats-Unis) et que la majorité des objets (poteries et lithiques) est originaire des Etats-Unis d'Amérique et quelques pièces d'Amérique du Sud. «Cette collection amérindienne est constituée de pièces originales, et reste la plus importante du point de vue nombre», précisera Adila Talbi. «Il y aura d'abord une publication qui, elle, va précéder l'exposition», souligne-t-elle, et d'ajouter : «Une grande partie de la collection sera présentée. Le but est de faire voir l'archéologie nord-américaine, puisque la plus grande des pièces provient des USA.» Adila Talbi a, en outre, fait savoir qu'une exposition consacrée à l'art et à la culture amérindienne a eu lieu par le passé, «mais ce n'était qu'une petite manifestation qui s'est déroulée dans un petit coin du musée», dit-elle, et de promettre : «Cette fois-ci ça sera une grande exposition, avec des reconstitutions, puisqu'on arrive de plus en plus à avoir des informations sur les pièces acquises, c'est-à-dire sur leur attribution culturelle et sociale. Il y a eu même des corrections sur leur identification.» Il y aura, lors de l'exposition, les pièces les plus représentatives. Et, outre les objets, il y aura aussi des photos pour compléter et étayer chaque objet exposé, «car il y a beaucoup d'éléments qui manquent», explique-t-elle, et de poursuivre : «On a surtout le matériel lithique (pierre et poteries), mais on n'a pas de matériels osseux, de vanneries. Il y a aussi, dans la région de Californie, l'art rupestre qu'on n'a pas et qu'on va compléter avec des photos qui, normalement, viendront des musées des USA.» A noter enfin que le musée national du Bardo a dans le domaine de la préhistoire, des collections, originales (et des copies), couvrant toutes les périodes préhistoriques. Pour ces périodes, Il y a quelques pièces du Maghreb, d'autres originaires de l'Afrique subsaharienne et du sud de l'Europe, généralement de France, et d'Amérique.