Création n «La lumière comme pinceau» est l'intitulé de l'exposition proposée au public, depuis hier à la galerie d'art Mohamed-Racim. Comprenant une collection de près d'une trentaine de photographies, cette exposition placée sous l'égide du ministère de la Culture est conjointement initiée par l'Union nationale des arts culturels (Unac) et l'Institut Cervantès d'Alger. A travers cette exposition qui propose des créations diverses, allant des photographies à des réalisations picturales, des compositions belles, colorées et chargées de luminosités, l'art contemporain espagnol fait escale à Alger. Les œuvres sont accrocheuses tant au niveau des couleurs que celui de la lumière et même si l'instant paraît figé ou recréé, il semblerait, d'un point de vue personnel et d'une approche intimement individuelle, vivant, toujours en mouvement. C'est le cas de «Le chasseur des tempêtes» de l'artiste Angel Mateo Charris, une peinture sur laquelle est présenté un homme, seul, de profil, sur la plage, face à la mer ; la blancheur grisâtre et la luminosité de la mer se confondent fortement avec les tons du ciel. Cela crée une homogénéité surprenante. Cette palette contraste admirablement avec celle de la plage : ocre et vive. Cette peinture, figurative, est d'un réalisme saisissant. Alberto Capon compose dans l'une de ses créations un paysage urbain : il peint une rue, «rue Francos Rodrigues», titre de l'oeuvre, sur laquelle est mis en évidence un décor typiquement urbain : une rue bitumée, des immeubles et autres installations propres à une ville. L'élément humain est absent. On ne voit que du béton et du bitume. Cela contraste toutefois avec ce qui est montré en premier plan, à savoir un espace vert : arbres. Si ces deux artistes optent pour une transcription figurative du monde extérieur, Ana Fernandez se livre, par contre, à une réalisation abstraite de ce qu'elle voit. Dans une photographie sans titre, l'artiste a saisi deux individus – on ne sait s'ils sont hommes ou femmes, ou bien les deux. Des individus anonymes. Leur présence, du noir sur un fond blanc, est d'ailleurs floue, quasiment diaphane, distante et évanescente. Seulement deux silhouettes, l'une à côté de l'autre, on ne sait pas s'ils sont de face ou de dos, debout ou marchant… Ils sont là, comme pris dans l'espace, captifs du temps, évoluant dans un mouvement itératif, continuellement renouvelé. Tandis que Maurizio Lanzillota opte carrément pour l'abstrait. Il inscrit sa création dans l'absolu : seul élément saisissable, perceptible à l'œil comme aux sens, c'est bien la lumière qui s'en dégage avec autant d'énergie que d'expressivité. Une création au contenu démonstratif. Son contenu tacheté, çà et là, d'impressions, est certes quelque peu déroutant, mais il reste vif. C'est un jeu fait d'ombres et de lumières.L'élément récurrent dans chacune des photographies accrochées sur les cimaises de la galerie, c'est bien la lumière et les couleurs qu'elle génère et y projette, c'est une force créatrice, une énergie… Ces créations sont impressionnantes tant par leur originalité que par leur charge émotionnelle. Cette exposition, qui se poursuivra durant une semaine à Alger, se tiendra à partir du 8 novembre 2010 au Musée national Ahmed-Zabana d'Oran.