Jusqu'à mercredi prochain, l'artiste chilienne Margarita Garces convie les amateurs d'arts plastiques à explorer l'univers de ses créations à travers «Senderos y Colores» (sentiers et couleurs), intitulé de l'exposition d'une trentaine de ses œuvres à la galerie Mohamed Racim avenue Pasteur. Initiée par l'ambassadeur du Chili en Algérie, Pablo Romero, le président de l'Union nationale des arts culturels (Unac), Abdelhamid Laroussi, et placé sous le patronage de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, «Senderos y Colores» est une véritable invitation à une balade esthétique où les couleurs chaudes et douces composent une symphonie céleste exaltant la lumière et les émotions. A travers les séries impressionnistes, à l'instar de The Sun Does Arise and Make Happy the Skies ou The Garden Path, le regard est en extase devant ses paysages où l'émotion est à fleur de peau, passant d'une béatitude euphorique à une douce mélancolie. Dans chaque courbe, chaque ligne, chaque épaisseur, la lumière jaillit de mille éclats transcendant les paysages et les métamorphoses en un bouquet de couleurs tendres et soyeuses. A propos du choix de la palette, l'artiste confie qu'elle «n'utilise jamais des couleurs primaires mais opte pour un mélange de ces couleurs. Elles expriment mes propres qualités de douceur et de féminité car il est important que mes tableaux traduisent les émotions qui jaillissent du plus profond de mon âme lorsque je suis émue devant la beauté des paysages. C'est cette émotion que je veux transmettre. Si je n'arrive pas reproduire cet état d'âme sur mes toiles, je ne pourrais pas peindre». Un défi qu'elle a réussi à relever brillamment et talentueusement, et même le visiteur néophyte ne peut rester insensible face à ses œuvres, le transportant dans le carrousel des émotions authentiques.A propos de la luminosité qui baigne ses tableaux d'un halo diaphane, Margarita Garces, explique qu'elle est très perfectionniste dans son travail. Pour reproduire l'intensité de la luminosité de ses sources d'inspiration, elle utilise des pigments de très haute qualité qui coûtent, certes, très cher mais sont les seuls capables de reproduire la transparence et la brillance qu'elle désire. Cette perfection est également présente dans sa façon de peindre. Pour garder l'harmonie de la cascade de couleurs qu'elle fait naître sur la toile, elle n'utilise pas de pinceau, elle opte pour la spatule. Cette recherche d'harmonie avec la nature se retrouve aussi dans les différents matériaux utilisés, à l'instar du papier mâché, des pétales de roses et des bouts de petites branches qui donnent de l'épaisseur et du relief aux tableaux. En dehors de la série de collages des petits formats qui sont encadrés, l'artiste chilienne se distingue dans ses séries impressionnistes par l'absence d'encadrements. Ainsi, l'œuvre se prolonge sur les quatre côtés du bord de la toile, attisant la curiosité et interpellant le regard qui désire poursuivre son exploration même derrière le tableau. A ce sujet, Margaritas Garces explique qu'elle réalise son propre encadrement à travers des lignes à peine perceptibles qui s'accordent avec l'ensemble de l'œuvre car il est important d'accorder de l'importance aux finitions. Ne pas faire un encadrement classique est aussi un moyen d'exprimer la liberté de l'œuvre et ne pas limiter la vision et l'imaginaire de celui qui la perçoit. Dès lors, à travers les œuvres exposées dans le cadre de «Senderos y Colores», Margaritas Garcaes titille l'imaginaire, libère les sentiments et les émotions à travers une palette de paysages où la lumière et la couleur s'entrelacent pour convier le regard à pénétrer dans un monde à travers les sentiers de la couleur baignée de sérénité, de calme et de douceur. S. A.