Initiative n Annoncé dans le numéro 50 du Journal-Officiel, paru le 1er septembre, le Centre national du livre, placé sous la tutelle du ministère de la Culture, vient conforter l'industrie du livre. «Le Centre national ne peut être que bénéfique pour l'édition algérienne», affirme Samia Chikh des éditions APIC. Elle rappelle que «tous les éditeurs attendaient cela car c'est un vieux projet dont on a parlé, débattu et on se demandait quand cela allait se faire. Enfin, et au bonheur des éditeurs, cela s'est concrétisé.» Samia Chikh estime que «le Centre national du livre viendra soutenir l'édition algérienne, en l'aidant à réaliser des projets. On a hâte de voir comment cela va se passer concrètement, comment les choses vont se faire sur le terrain». Le Centre national du livre, qui sera fonctionnel avec l'apport des éditeurs pour plus de visibilité, de crédibilité et professionnalisme, va, à coup sûr, donner un élan à l'édition algérienne et en conséquence à la création livresque. Cet organisme va, en effet, donner un nouveau souffle à l'édition et un nouvel espoir aux éditeurs. «Je pense que la création d'un Centre national du livre est une bonne chose», confie Selma Hellal des éditions Barzakh, et de poursuivre : «Cette instance devrait permettre surtout de centraliser et d'unifier toutes les actions de soutien à l'édition (tous domaines confondus : aide à l'édition, aide aux auteurs, résidences d'écriture, aide à la traduction, supervision d'événements liés au livre) qui existent déjà, mais de manière un peu éclatée. Cela devrait permettre plus de cohérence dans l'accompagnement des éditeurs, des auteurs et de l'édition d'une manière générale.» A la question de savoir si cette instance soumettra l'édition à un contrôle, Selma Hellal dira : «Il n'y a pas de raison pour que cela arrive. Des mécanismes de soutien à l'édition sont déjà en place (les fameux 10 ouvrages soutenus par le ministère de la Culture) et ils auraient pu autoriser les autorités à exercer une pression sur les éditeurs. Cela n'a pas été le cas, même si, il faut bien l'admettre, cela a créé une situation de dépendance chez l'éditeur, qui peut lui nuire et l'inciter à l'auto censure. Il n'y a cependant pas de raison pour que la création d'un CNL pervertisse davantage ce rapport.» «Il faut souhaiter, conclut-elle, que cette nouvelle structure ait une réelle autonomie, de vrais moyens financiers, et le pouvoir d'accompagner et de dynamiser l'édition : les gens qui la dirigeront et l'animeront auront une grosse responsabilité.»Il est clair qu'avec la mise en place d'un Centre national du livre, les éditeurs algériens pourront désormais avoir de nouveau foi en ce métier, celui de l'édition, qui, rappelons-le, connaît une crise. Car cela permettra, sans aucun doute, de donner une meilleure structuration du secteur de l'édition et un soutien durable et efficient à la chaîne du livre. n Ce Centre national du livre sera composé de trois départements. D'abord, le département du soutien au livre, qui aura pour mission d'élaborer les conditions et modalités d'octroi des aides d'édition et de traduction et les obligations des bénéficiaires. Sa mission est aussi de recevoir, de traiter et suivre les dossiers d'aide à la création, ainsi que d'apporter son aide et son soutien technique aux bibliothèques de lecture publique. Ce même département sera composé de trois services : celui ayant trait au traitement technique des dossiers de soutien, celui relatif au soutien aux bibliothèques de lecture publique et, enfin, celui appelé service du secrétariat technique des commissions permanentes. Ensuite, le département du développement du livre dont les missions sont au nombre de cinq et consistent à mettre en place les outils et moyens nécessaires à l'organisation des manifestations et activités de promotion autour du livre, organiser des concours et prix littéraires, exploiter et évaluer les études, enquêtes et expertises par le centre… Comme le précédent, le département du développement du livre est structuré autour de trois services : celui des activités de promotion, celui de l'analyse, des études et du développement et celui des relations avec les partenaires dans le domaine du livre. Et enfin le département de l'administration et des moyens, chargé notamment de gérer les carrières des personnels du Centre national du livre, d'élaborer et d'appliquer le plan annuel de gestion des ressources humaines, d'élaborer le plan annuel et pluriannuel de formation… Il comprend, lui aussi, deux sections, celle du personnel et celle des finances et des moyens généraux.