Le livre, le cinéma et le patrimoine, principaux axes de priorité du ministère de la Culture. Khalida Toumi, ministre de la Culture, a été l'invitée, hier, au Forum El Hassad Takafi de la chaîne radiophonique El Thakafa où elle a abordé le sujet de la politique culturelle en Algérie. Un sujet fort épineux et donc non exhaustif dont elle essayera de faire le tour au cours de cette émission. D'emblée, la ministre de la Culture dira que c'est un non-sens de dire qu'il n'existe pas de politique culturelle en Algérie, au même titre qu'il ne faut pas dire que le budget alloué au ministère de la Culture est gros. Pour Khalida Toumi, analyser la situation culturelle présente de l'Algérie ne peut se faire sans parler des années de terreur qu'à connues le pays en le détournant de ses prérogatives dans un seul but: comment rester vivant et défendre l'Algérie. Madame la ministre imputera, également, ce bouleversement socioculturel qu'a connu l'Algérie, au passage d'une économie dirigée à une économie de marché. Elle prendra l'exemple du livre ou de l‘édition qui selon elle «constitue un segment stratégique et une priorité nationale pour son ministère». Khalida Toumi rappelle que ce secteur de l'édition était géré exclusivement par des sociétés étatiques qui sont aujourd'hui dissoutes, il ne reste que l'Enag, devenue, aujourd'hui, une EPE. Des accords avec l'Unesco, affirme la ministre, permettront, aujourd'hui, de structurer ce secteur via la constitution d'une loi à même de défendre le livre et face faire à la concurrence internationale et protéger le droit des auteurs. Cette loi, comme celle des textes relatifs au secteur du cinéma, seront soumises en conseil de gouvernement, au mois de novembre prochain. S'agissant du 7e art, Mme Toumi, qui reviendra sur la dissolution de l'Office national du cinéma et de l'industrie cinématographique (l'Oncic), la disparition du réseau national de distribution cinématographique et de l'Agence nationale des archives de l'actualité filmée (Anaaf) passant ainsi de 452 salles gérées par l'Etat à une dizaine aujourd'hui autonomes, imputera, encore une fois, cette situation à l'état de gestion fonctionnant jadis sur le modèle socialiste à celui actuel du privé qui, hélas pour beaucoup, ont transformé les salles de cinéma en fast-food. Khalida Toumi insistera sur la dissolution du ministère de la Culture en 1992, qui a affilié les salles de cinéma aux APC, et autres organismes culturels, comme les centres culturels et les bibliothèques municipales aux collectivités locales et autres. «Je sui arrivée à la tête du ministère de la Culture en 2002, on m'avait dit qu'il y avait un ministre tous les 6 et 7 mois. J'ai eu la chance de rester 4 ans et d'étudier tous les dossiers. J'ai été mise devant le fait accompli. Il fallait que je fixe des priorités et être attentive aux demandes du peuple et donc des autres ministère comme celui du Logement, de l'Eau et peut-être revoir ma demande de budget. Mais j'insiste, chaque année, pour le relever.» Abordant le volet patrimoine, Khalida Toumi fera remarquer l'existence, en 2002, de la loi 98 -04 qui manquait d'arrêtés exécutifs pour pouvoir l'appliquer sur le terrain. Ce fut fait qu'à partir de 2003 et 2005. Elle citera, également, le gel des activités de l'agence d'archéologie et la nécessité d'établir une carte plus appropriée au territoire algérien. Pour y remédier, la ministre de la Culture annoncera la création d'un Centre de recherche dans la science des vestiges, dont le siège sera installé dans un ksar de la Casbah, ainsi que la création d'un Institut national de restauration et du patrimoine. Aussi, ont été restaurées la villa Abdelatif dont la fin des travaux aura lieu d'ici deux mois et la villa Mahiedddine qui a énormément souffert du tremblement de terre. La ministre reconnaît volontiers que son ministère a reçu un blâme par le ministre de la Santé pour avoir laissé cette bâtisse abriter pendant longtemps des étudiants. Ces projets, qui seront réalisés en 2007, entrent dans le cadre d'Alger capitale de la culture arabe, dont Khalida déclinera un peu le programme en insistant sur le fait de laisser tomber les différends et se concentrer sur la capitale à même de prouver qu'elle est un pôle de rayonnement culturel pour les pays arabes. Lors du débat avec les journalistes, Mme Toumi nous informera sur la création prochaine d'une mutuelle pour les artistes avec l'aide de l'Etat, lesquels artistes ne peuvent même pas prétendre à une couverture sociale..Elle invitera aussi ces derniers à se faire connaître. Revenant sur la Casbah, elle indiquera que la gestion de celle-ci n'est pas du ressort de sa tutelle mais plutôt de la direction de la wilaya d'Alger. La solution pour sa réhabilitation une fois pour toutes? La création d'une Agence de sauvegarde qui sera placée sous sa tutelle. Khalida Toumi annoncera, également, l'ouverture de la salle Atlas, le 31 janvier, et la tenue après l'Aïd d'une conférence de presse à même de dévoiler, dans le détail, le programme d'Alger capitale de la culture arabe.