Position n Comme prévu, le Conseil national des lycées d'Algérie (CLA) a fait le point jeudi dernier sur la rentrée scolaire lors de son conseil national. «Une semaine après la rentrée scolaire annoncée par la tutelle sous le signe de l'innovation et de la continuité triomphale de la réforme, le constat sur le terrain est là : il dément l'assurance et le satisfecit du ministre», écrit le syndicat dans le rapport publié à l'issue de cette rencontre nationale. Le CLA dénonce la surcharge des classes en particulier pour la première année secondaire. Cette donnée, qui ne manquera pas de compliquer la tâche des enseignants, résulte du taux de réussite inédit au BEM en juin 2010. Le comble est que cette réussite qui a atteint le pic des 62%, est négativement ressentie à cause du manque d'infrastructures. Le même syndicat affirme qu'il n'y a pas eu la construction de nouveaux établissements ou la rénovation d'anciens afin d'accompagner ces nouveaux lycéens dans leur scolarisation. Du coup, ce point précis vient démentir le ministre de l'Education nationale qui rassurait quant à la résorption du problème de la surcharge des classes. De plus, le syndicat dénonce la surcharge des emplois du temps aussi bien pour les enseignants que pour les élèves. Le volume horaire dépasserait pour certaines filières les 40 heures. S'agissant des manuels scolaires, le CLA relève encore une fois que les programmes ne sont pas allégés et les livres mis à la disposition des écoliers sont souvent émaillés d'erreurs. En outre, le même document souligne une compression des effectifs dans la plupart des établissements du secondaire, fermeture de postes, ainsi que l'utilisation d'enseignants contractuels sans pour autant leur offrir une perspective d'intégration réelle. Devant une telle situation le CLA prévoit de mobiliser ses forces en concertation avec les autres syndicats pour des actions communes, à savoir des rassemblements et des journées de protestation. Ces actions sont programmées afin que «le code du travail, concocté dans une totale opacité et qui porte comme projet la remise en cause des acquis des travailleurs (retraite, droit de grève, libertés syndicales), ne passe pas», note-t-on. Le CLA, qui tiendra sa conférence nationale lors des vacances d'hiver pour se redéployer et renforcer ses rangs, reste mobilisé autour des revendications statutaires et salariales. Notons, par ailleurs, que le ministre de l'Education nationale a convié les syndicats agréés de son secteur à une séance de concertation. Une manière pour lui d'apaiser les tensions qui risquent de déstabiliser l'année scolaire en cours. Cette série d'entrevues vient compléter de longues séances de travail qu'a eues le ministre avec différentes formations syndicales au lendemain d'une grève illimitée qui a paralysé le secteur durant de longues semaines. Il reste à savoir si ces entrevues annoncent vraiment la fin des turbulences pour le secteur de l'éducation.