Un rassemblement organisé par la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique est prévu pour le premier jour de la tripartite. Si le ministre de l'Education nationale a annoncé, avant-hier, que la rentrée scolaire 2009/2010 sera particulière, les syndicalistes promettent qu'elle sera houleuse voire même sous le signe de la grogne. Après le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique de Tizi Ouzou, (Cnapest), l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation, (Unpef), c'est au tour du Conseil des lycées d'Alger (CLA) d'appeler à boycotter le premier jour de la rentrée scolaire prévue la semaine prochaine. C'est ce qui a été annoncé hier lors d'une conférence de presse, tenue au siège de la LDDH. Cette rencontre était l'occasion de revenir sur les revendications des syndicats autonomes de l'éducation nationale qui portent sur deux dossiers intimement liés. Il s'agit des statuts particuliers et du régime indemnitaire. Deux points qui ont, déjà, poussé plusieurs syndicats à enclencher de nombreux débrayages. Cela dit : la rentrée sociale promet d'être explosive. Les syndicats autonomes, qui représentent plusieurs catégories de fonctionnaires, n'ont cessé de lutter ces dernières années pour faire aboutir leurs revendications. Et ils disent en avoir assez des délais accordés par les pouvoirs publics. Les syndicalistes menacent même d'aller en rangs serrés, puisque la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique s'est réformée et le Cla a également décidé de joindre son action à cette dernière. D'ailleurs en signe de mécontentement, un rassemblement organisé par la coordination est déjà prévu pour le premier jour de la tripartite. “Longtemps nous avons cru aux promesses du gouvernement et notamment celles de la tutelle, mais en vain. D'ailleurs, l'année 2008/2009 a été chaotique sur le plan des satisfactions de nos revendications. Si les portes du ministère restent fermées et qu‘il persiste dans sa politique de fuite en avant, nous n'aurons d'autres alternatives que d'enclencher des actions de protestation”, a déclaré M. Achour Idir, chargé de communication du Conseil des lycées d'Alger. Il a mis aussi en doute l'engagement du ministère de l'Education nationale à prendre sérieusement en main le dossier du régime indemnitaire. Pour le CLA, l'enjeu majeur tourne autour de l'élaboration dans les plus brefs délais du nouveau régime indemnitaire qui est une suite logique à la révision du statut particulier. “En somme, face à la cherté de la vie, les enseignants, à l'instar d'autres catégories socioprofessionnelles, veulent que leur salaire augmente au moins à 33 000 DA”, a-t-il souligné. Il a profité de cette rencontre pour répondre aux récentes déclarations du ministre de l'Education nationale Boubakeur Benbouzid. “Des considérations autres que pédagogiques ont présidé plusieurs de ses décisions notamment la réorganisation des heures de cours et ce sont les élèves qui payeront le prix de ce type de mesures. Cela dénote le manque de visibilité à long terme et la politique de bricolage prônée par le ministère de l'Education”, a-t-il souligné. Il a précisé, cependant, que la charge pédagogique des enseignants se verra évoluer à la hausse du fait du non-déroulement des concours de recrutement qui se sont reportés, selon Idir Achour, à des dates fictives. Pour le CLA, l'année 2008/2009 s'est soldée par un échec. “Le taux de réussite au bac, qui reste catastrophique, est de l'ordre de 36%, loin des 45% annoncés par le ministre qui n'a comptabilisé que les candidats scolarisés, sans tenir compte des abandons et les absents”, a-t-il ajouté.