Rapport n La régression socioéconomique du pays se poursuit, le plaçant à une position peu enviable à l'échelle de la planète. Le dernier classement sur la compétitivité mondiale 2010-2011 en est une preuve édifiante. Reléguée à la 86e place, distancée par des pays beaucoup plus pauvres en matière de ressources naturelles, l'Algérie de 2010 est plus que jamais à la traîne, à la dernière place dans le classement des pays de l'Afrique du Nord en terme de développement économique, juste devant la Libye. Une situation qui ne semble pas pour autant inquiéter nos responsables, qui, à chacune de leurs apparitions, affichent une satisfaction disproportionnée pour des résultats qui ne demandent qu'à être prouvés sur le terrain. Les statistiques officielles souvent mises en avant et le développement dont se targuent les pouvoirs publics peinent en tout cas à convaincre les observateurs internationaux. «La position de l'Algérie sur le plan socioéconomique, selon les rapports internationaux, ne s'améliore pas», affirme le Dr Abderrahmane Mebtoul. Pour cet expert international, les deux derniers rapports concernant l'Algérie, parus au début du mois de septembre dernier, «confirment cette tendance lourde». Pour appuyer ses propos, il évoque le rapport 2010 de la Banque africaine de développement, qui classe bon nombre de pays africains sur la liste des pays émergents sinon dans celle des pays potentiellement émergents. L'Algérie ne figure ni sur l'une ni sur l'autre. Outre le rapport du Forum économique mondial présenté ci-dessus, le Dr Mebtoul citera l'analyse de la Deutsche Bank, qui revient sur son évaluation de 2008 et choisit de placer l'Algérie en dernière position dans l'espace nord-africain. «Après avoir estimé dans son rapport de janvier 2007-2008 que l'Algérie est en passe de devenir une puissance dans les domaines énergétique et économique de premier plan dans la région du Maghreb, revoit sa position et déclasse l'Algérie qui occupe désormais la dernière place du classement des pays de l'Afrique du Nord en terme de développement économique.» Les critères qui ont été à l'origine de cette analyse sont divers, mais convergent tous vers une même conclusion. L'inefficacité du système économique en place qui, selon les différents rapports, est vouée à une régression constante à la faveur des dernières mesures prises par le gouvernement. Deutsche Bank a mis en relief notamment la stabilité macroéconomique du pays, la diversité et la solidité du secteur bancaire et financier, le climat des affaires, l'ouverture économique, le cadrage juridique des investissements étrangers et la stabilité sociopolitique. Des points qui semblent faire défaut à l'économie nationale et sur lesquels l'Algérie a été à maintes reprises épinglée. Pour notre expert et professeur d'Université en management stratégique, on ne peut pas continuer à «ignorer ces rapports en invoquant, sous un discours chauviniste, qu'il s'agit d'un complot contre l'Algérie», avant même de s'interroger sur l'utilité des dernières mesures gouvernementales «du retour au tout Etat gestionnaire». Un dispositif qui aura du mal, selon lui, à assurer au pays «un véritable décollage économique».