“La croissance n'arrive pas à dépasser le cap des 3% en moyenne. Ce rythme est insuffisant pour maintenir au moins en l'état des équilibres déjà fragiles du cadre macroéconomique en raison des contre- performances enregistrées par les secteurs productifs et d'un environnement qui n'a pas intégré les conditions de la relance.” C'est ce qui ressort du projet du rapport national sur le développement humain pour l'année 2001. Selon le rapport, la population algérienne était, au 1er janvier 2002, à 31,07 millions d'habitants avec un rapport hommes/femmes estimé à 50,5% contre 49,5%. Le taux d'accroissement naturel de la population est de 1,5% contre 1,6% (pour 2000). La population algérienne est caractérisée par le poids important des classes d'âge de moins de 24 ans, soit 55,6% de la population. Mais le ralentissement du rythme d'accroissement de la population en 1986 et 2001 a induit une modification sensible de la pyramide des âges. Cependant, les personnes âgées, malgré l'augmentation de leur effectif, ne représentent que 6,85%. Dans le rapport mondial sur le développement humain 2002, l'Algérie est classée à la 106e position sur 150 pays. Le même rapport relève un accroissement du taux de mortalité infantile des enfants de moins de cinq ans, conséquence de la dégradation des conditions de vie. Le CNES note, concernant ce rapport mondial, l'usage de critères subjectifs d'évaluation de la gouvernance qui révèle l'échelle de préférence des experts du PNUD beaucoup plus qu'il ne reflète la réalité dans le pays concerné. L'on semble, affirme le CNES, attacher plus de poids à des appréciations d'ONG étrangères qui n'ont pas la preuve de leur objectivité et dont la neutralité est souvent contestée qu'à l'information directe fournie à partir des faits et des réalités intangibles. “Autant de lacunes qui faussent la valeur de la classification d'un pays et qui poussent à s'inquiéter de ces dérives et de leur utilisation politicienne possible”, souligne le CNES. Pour l'institution que préside Mentouri, citant les chiffres de l'année 2000, 177 communes sont pauvres, dont 46 en situation d'extrême précarité. 17 wilayas les plus pauvres représentent 36% de la population totale. Dans ces régions, le revenu moyen par habitant est inférieur à 50% à la moyenne nationale. Se basant sur l'évolution de la hiérarchie des dépenses des ménages, le CNES constate que “les inégalités se sont maintenues au cours de la période 1988-2000”. Concernant les conditions de vie, le CNES relève des disparités importantes malgré la stabilité des indicateurs du développement humain ainsi que la régression de certains indicateurs en raison de la réduction des dépenses sociales de l'Etat et l'accroissement des inégalités dans la qualité et dans l'accès aux services publics de base comme la santé, l'éducation et l'habitat. M. R. REPÈRES • Selon le Cnes, les désordres liés aux fonctions d'allocation des ressources et le manque de visibilité en ce qui concerne les choix d'investissement accroissent le gaspillage de ressources rares tout en différant des projets d'importance stratégique comme ceux liés aux infrastructures et aux équipements collectifs. • Le poids de l'administration, dans le système d'allocation de ressources et de la fixation des règles de comportement des opérateurs économiques, est aussi important que contraignant. • Les systèmes de gouvernance sont à la fois adossés à une réglementation peu rigoureuse en matière de codification des rapports marchands, mais aussi à des relations d'autorité qui obstruent ces rapports et les rendent fortement tributaires des relations clientélisme peu transparentes. • Conséquence des attentats du 11 septembre 2001, en moyenne semestrielle pondérée, le prix du baril de pétrole brut Sahara Blend à régresser de 15% au premier semestre 2002 . Cette baisse a engendré une diminution des recettes fiscales pétrolières de 155 milliards de dinars. • La tendance à la hausse de l'inflation enregistrée au cours de l'année 2001 s'est inversée durant les six premiers mois de l'année 2002. Le taux d'inflation est passé de 4,23% à 3,23%, soit une baisse d'un point. • Le climat social s'est nettement dégradé au cours de ce semestre. Le nombre de grèves est passé de 74 à 110, soit une augmentation de 65% par rapport au premier semestre 2001. M. R.