L'Algérie fait un léger bond dans le classement relatif à la compétitivité économique internationale qu'établit chaque année le très influent Forum de Davos sur la base d'une enquête d'opinion auprès de 11 000 chefs d'entreprise activant dans pas moins de 125 pays. L'étude s'attache essentiellement aux indicateurs en rapport avec la compétitivité économique et commerciale. L'Algérie, qui figurait en 2005 à la 82e place, a progressé en 2006 de quelque 6 points en se positionnant au 76e rang des pays les plus compétitifs de la planète. Un bond somme toute honorable que les auteurs du classement attribuent à une légère amélioration du climat des affaires en Algérie. La situation générale du climat des affaires est perçue à travers l'état d'avancement des réformes économiques, la qualité du cadre législatif et institutionnel, les équilibres macroéconomiques, les progrès en matière de recherche et de développement, l'essor du marché financier, etc. L'étude en question révèle que l'Algérie a surtout évolué en matière d'environnement macroéconomique, d'infrastructures de base, d'éducation et de santé. Si elle avait été classée sur la base de ces seuls critères, l'Algérie se serait classée à la 43e place. Vue sous l'angle de la qualité des institutions, des infrastructures, de l'éducation et de la santé, l'Algérie se classe respectivement à la 58e, 78e et 45e places. Le talon d'Achille de l'Algérie reste le climat des affaires (103e), l'innovation technologique (7e). L'Algérie n'a par ailleurs pas brillé en matière de renforcement de l'efficacité de la compétitivité. Elle n'a de ce fait pu glaner que la 92e place. De même pour l'enseignement supérieur et de la formation dont l'archaïsme relègue l'Algérie à la 84e place. Le marché algérien que l'on croyait très attrayant du fait des gros capitaux injectés par l'Etat n'est, au regard du Forum de Davos, pas si aussi compétitif qu'on aurait tendance à le croire puisque l'Algérie ne se range finalement qu'à la 96e place. Huit pays arabes devancent l'Algérie avec en prime la Tunisie qui réalise un bond qualitatif la situant aujourd'hui au 30e rang mondial, loin devant l'Italie qui n'arrive qu'à la 42e place. Les Emirats arabes unis sont classés à la 32e place, le Qatar à la 38e place, le Koweït à la 44e place, Bahreïn à la 49e place, la Jordanie à la 52e place, l'Egypte à la 63e place et le Maroc à la 70e place. Autant de pays (à l'exception de la Jordanie et de l'Egypte) qui ont gagné des points dans le classement. Au niveau africain, seule l'Afrique du Sud (43e) devance l'Algérie. Pour ce qui est des pays industrialisés, l'étude établit que 3 pays scandinaves, en l'occurrence la Finlande, la Suède et le Danemark, occupent respectivement les 3e, 4e, et 5e places, alors que les Etats-Unis sont relégués du 1er rang qu'ils occupaient en 2005 à la 6e place cette année, la Suisse lui ayant ravi cette année la vedette de la compétitivité. L'Allemagne et le Royaume-Uni, sont en léger recul, se classant respectivement aux 8e et 10e places. La France perd 6 places pour se retrouver au 18e rang, victime de ses déficits publics et de la rigidité de sa législation du travail. Sanctionnée pour à peu près les mêmes raisons, l'Italie perd 4 places dans le classement se retrouvant au 42e rang loin derrière des pays comme l'Estonie, la Lettonie ou la Slovaquie qui viennent à peine de rejoindre l'Union européenne. A noter le retour remarqué du Japon (7e) qui gagne 3 précieuses places à la faveur d'une reprise économique qui semble s'être installée dans la durée et du Chili (27e) qui se maintient en tant que leader des pays latino-américains. Pour ce qui est des grands pays émergents, on note que la Chine (54e) perd 6 places notamment en raison de la perte de crédibilité de son système bancaire. La Russie (62e) recule de 9 places, le Brésil (66e) perd 9 places, tandis que l'Inde (43e) est parvenue à en gagner deux.