Histoire Dans les années 1970, la République fédérale d'Allemagne et l'Italie, la France dans une moindre mesure, ont eu affaire à des groupes violents utilisant le terrorisme pour soutenir des positions idéologiques ultraminoritaires. La répression policière a mis fin à ces agissements. L'Espagne n'est pas le seul pays d'Europe occidentale à connaître un terrorisme endogène, même si l'ETA, qui dit lutter pour l'indépendance du Pays Basque, récuserait ce qualificatif. Dans les années 1970, la République fédérale d'Allemagne et l'Italie, la France dans une moindre mesure, ont eu affaire à des groupes violents, plus ou moins nombreux, se réclamant souvent de l'extrême gauche et utilisant le terrorisme pour soutenir des positions idéologiques ultraminoritaires. La répression policière a mis fin à ces agissements. Dans le cas allemand, les membres de la Fraction armée rouge, plus connue sous le nom de «bande à Baader», ont, après la chute du mur de Berlin et la disparition de la RDA, perdu sinon une base arrière au moins un refuge. En Italie, les Brigades rouges ont été décimées, mais une nouvelle génération de terroristes est apparue ces dernières années. Elle s'est attaquée aux conseillers en matière sociale des gouvernements de centre gauche comme de centre droit, considérés comme des cibles «politiques». Avec son mélange d'idéologie empruntée au marxisme, de références religieuses, de revendications séparatistes, l'ETA n'est pas comparable à ces groupuscules, bien qu'une dérive vers le banditisme pur et simple leur soit souvent commune. Le parallèle a parfois été établi avec l'Armée républicaine irlandaise (IRA), qui a combattu pendant des décennies contre «l'occupant» britannique en Irlande du Nord. Là aussi, des objectifs «nationaux» étaient en jeu, avec la réunification de l'île, divisée depuis l'indépendance de la République d'Irlande en 1921. Il existe toutefois une différence fondamentale entre les situations basque et irlandaise. Depuis la chute du franquisme, les Basques ont le droit de choisir démocratiquement leur destin et sont gouvernés par un parti nationaliste que seul l'aveuglement idéologique ou la mauvaise foi peuvent faire passer pour «collabo» par rapport à l'Etat central espagnol, comme l'était le régime de Vichy vis-à-vis de l'Allemagne nazie (la comparaison est souvent faite par les séparatistes). En Irlande du Nord, le gouvernement de Tony Blair a compris que la solution du conflit passait par le partage du pouvoir entre la majorité britannique et anglicane et la minorité républicaine et catholique, qui a longtemps été tenue éloignée du pouvoir. Par l'accord dit du Vendredi saint de 1998, il a obtenu que l'IRA dépose les armes en échange d'une participation de sa branche politique au gouvernement de la province. Une issue analogue était-elle envisageable pour le Pays Basque ?