La justice française a décidé de remettre aux autorités italiennes un membre présumé du GSPC récemment interpellé en France dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par l'Italie, a-t-on appris, hier, de source judiciaire. La décision de la cour d'appel d'Aix-en-Provence (Sud-Est) devrait être mise “rapidement” en application, a-t-on ajouté de même source. Othman Deramchi, dit Abou Youssef, 51 ans, membre présumé du GSPC, avait été interpellé à Marseille lors d'une opération conjointe des policiers français de la DST (Direction de la surveillance du territoire, contre-espionnage) et des carabiniers italiens. Il était recherché par l'Italie après sa condamnation à 8 ans de prison pour un trafic de faux papiers en relation avec une entreprise terroriste. Né en Algérie à Tighennif, Othman Deramchi fait partie d'une liste de personnes considérées comme proches d'Oussama Ben Laden et du réseau Al-Qaïda, pour lesquelles la Commission européenne a pris des mesures restrictives, comme le gel des fonds et des ressources économiques. Le GSPC est né au milieu des années 1990 d'une scission du GIA. Il a fait allégeance à Al-Qaïda après les attentats du 11 septembre 2001 aux états-Unis. Par ailleurs, les services français ont ciblé “une dizaine d'imams” susceptibles d'être concernés par une expulsion ou une déchéance de nationalité, des mesures récemment évoquées par le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a-t-on appris, hier, de source policière. Installés dans les régions de Lyon, Marseille ou Paris, ces hommes sont “majoritairement Maghrébins, mais il y a aussi quelques Turcs”, indiquait-on de même source. Il s'agit de salafistes et de zélateurs du Turc Metin Kaplan, condamné en juin à la prison à vie dans son pays. Dans les mêmes régions, ont été repérés une dizaine de “référents idéologiques”, Français pour certains, qui usent de leur “charisme” pour s'entourer de “jeunes en situation de déshérence et d'échec social”. Ce schéma est semblable à celui d'une cellule démantelée au printemps à Paris et composée de candidats au djihad en Irak. La France compte “un peu moins de 1 100 imams identifiés dont l'immense majorité ne pose aucun problème”, assure-t-on de source policière. Dans un entretien au quotidien Libération d'hier, M. Sarkozy a déclaré qu'il allait “relancer les procédures de déchéance de nationalité” à l'encontre des imams français aux discours “violents et intégristes”. Synthèse R. N.