Richesse n Le chant et la musique du M'zab comptent six rythmes différents qui devraient être ajoutés à la bibliothèque du patrimoine national à l'instar des autres rythmes musicaux. C'est ce qui ressort d'une journée d'étude sur l'instrumentation, l'orchestration et les arrangements dans la musique du M'zab, qui s'est tenue, hier, au centre culturel communal Saïd Abdelhafid d'El-Atteuf à Ghardaïa. S'intéressant à l'art voisin, le chant et la musique du M'zab, Naamaoui Bouamama professeur de musique au lycée d'El-Bayadh, membre du jury de la 1re édition de Alhen wa chabab, a souligné dans sa conférence que le rythme du M'zab diffère de ceux des autres régions. Il a sa spécificité et son cachet propre. Le conférencier a révélé que ce type de chant mozabite compterait six nouveaux rythmes qui devraient être ajoutés, selon lui, à la bibliothèque du patrimoine national afin d'être utilisés dans les chants modernes à l'instar des autres chants et musiques du patrimoine comme le chaoui, le kabyle et le targui. «Ces rythmes ont toujours existé mais c'est la 1re fois que nous les écrivons, que nous en parlons et que nous voulons les développer», nous a-t-il dit. Ces rythmes, entre le complexe et le simple, ont toujours existé mais n'ont jamais été visibles selon le conférencier qui a cité six importants rythmes. «Nous avons le rythme dit akdym utilisé par les instruments rythmiques et traditionnels fabriqués dans la région, à savoir el-kadous et tbila dite tazouda en mozabite et le trite (le grand tambour). Le 2e rythme est dit aridem 1, le 3e aridem 2, takhzente, ouargli et diwana gnawa dit dandoune au niveau de la région», nous a-t-il résumé. Les rythmes sont joués en trois étapes, à savoir el-hamria connue par el-ghaita (trompette héritée de la capitale grâce aux Turcs). Le créateur du fameux groupe mozabite Otchiden' réputé par sa chanson Lachi lachi, tant chantée à l'échelle nationale par les grands et les petits ainsi que l'artiste talentueux et confirmé Djamel Debbache dit Izli qui consacre toute sa vie à la chanson du M'zab, ont rappelé dans leur intervention, que les rythmes du M'zab sont des rythmes folkloriques d'antan. «La population du M'zab a toujours écouté de la musique et chanté. Et nous avons beaucoup de chansons non encore connuesqui ont toujours existé mais qui sont chantées timidement». Djamel Debbache a demandé à que ce patrimoine universel soit préservé; «Nous voulons le sortir de ses frontières à l'instar d'autres styles et le considérer comme un trait d'union entre la Vallée du M'zab et le chant algérien et universel.»