Rendez-vous n L'Equipe nationale algérienne est depuis hier à Bangui où elle doit affronter demain la République centrafricaine pour le compte de la seconde journée des éliminatoires de la CAN Orange 2012. Les Verts ont quitté Alger hier en fin de matinée à bord d'un avion affrété spécialement à la délégation algérienne, emmenée par le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, en personne et qui a reçu les encouragements du ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hachemi Djiar avant l'embarquement. Après un peu plus de six heures de vol, les coéquipiers de Rafik Halliche, qui a finalement fait le déplacement avec ses coéquipiers alors qu'il était incertain, sont arrivés dans la capitale centrafricaine où ils ont pris leurs quartiers à l'hôtel du Centre (ex-Novotel) avant de s'adonner à une séance de décrassage pour se dégourdir les jambes. Cet après-midi, les hommes de Benchikha auront droit à l'unique séance d'entraînement sur le terrain principal qui accueillera la rencontre de demain dans des conditions que l'on qualifie d'ores et déjà de très difficiles compte tenu de la chaleur suffocante qui règne à Bangui (le mercure frôle les 40°C) et le taux d'humidité très élevé qui rendent l'atmosphère irrespirable. Quant à l'ambiance qui règne dans la capitale centrafricaine, elle est hostile, selon les premiers échos parvenus à travers les envoyés de la presse nationale qui ont fait le déplacement et qui évoquent des conditions très précaires dans un pays parmi les plus pauvres au monde. D'ailleurs, même la sélection centrafricaine n'a pas été épargnée par son propre public puisque des incidents ont eu lieu mercredi lors de la séance d'entraînement qui s'est déroulée au stade Obangui-Barthélemy où des bandes de désœuvrés ont agressé et pillé leurs propres … joueurs ! Tous ces éléments ne sont donc pas favorables pour le nouveau sélectionneur national qui débarque à Bangui pour une première sans plusieurs éléments importants (Ziani, Matmour, Chadli, Guedioura et Boudebouz). « Mon seul ennemi, c'est le temps et pas autre chose», dira Benchikha juste avant de prendre l'avion. «Je n'ai eu que quatre jours pour préparer ce match. Mais, nous ferons avec car je reste un homme de défi.» Ce discours plus tranchant, Benchikha l'a tenu dès son premier contact avec les joueurs où il a essayé d'insuffler une nouvelle dynamique et booster les troupes pour retrouver cette grinta qui les caractérisait il y a quelques mois, notamment lors des derniers matchs des éliminatoires de la CAN et du Mondial 2010. Les coéquipiers du capitaine Antar Yahia en ont besoin justement pour venir à bout d'un adversaire coriace qui a tenu en respect le Maroc sur son terrain (0 à 0). Benchikha compte également mettre fin à la litanie de six matchs sans victoire pour les Verts et surtout sans un fond de jeu plus cohérent qui a fait perdre deux précieux points à l'équipe face à la Tanzanie lors de la première sortie dans ses éliminatoires. Pour cela, il pourra compter sur une meilleure forme physique des joueurs présents, contrairement au mois dernier où ils étaient plus en rodage. Benchikha pourra aussi innover sur le plan tactique, lui qui n'est pas du tout adepte du fameux 3-5-2 cher à son prédécesseur, en replaçant certains éléments dans une configuration qui permettrait à l'équipe une meilleure animation offensive. Et c'est avec une certaine curiosité que les Algériens vont suivre demain, à partir de 15 heures, la première sortie des Verts sous la houlette de Benchikha qui jouent gros dans ses éliminatoires et l'on n'écarte toujours pas la venue d'une grosse pointure à la tête de la sélection en cas de déroute. Mais bon, comme l'a si bien dit Hassan Yebda : «Eh oh ! Nous sommes l'Algérie, nous sommes les favoris.» L'arbitrage Un trio congolais pour officier le match La rencontre de demain sera officiée par un trio d'arbitres angolais avec Hélder Martins comme referee principal, assisté de ses compatriotes Inacio Candido et Miguel Luvumbo, alors que le quatrième arbitre est António Caxala. L'équipe Benchikha tient son onze de départ A quelques instants seulement avant d'embarquer dans l'avion qui devrait l'emmener, lui et ses troupes vers Bangui, Abdelhak Benchikha a déclaré sur les ondes de la radio nationale qu'il avait son idée sur la stratégie qu'il allait adopter et qu'il tenait son onze de départ à un ou deux joueurs près. Evidemment, le patron des Verts devra faire face au forfait de nombreux éléments de taille (Ziani, l'habituel meneur de jeu, Matmour, Chadli, Guedioura et Boudebouz) tout en donnant une nouvelle empreinte à son équipe, que ce soit sur le plan tactique ou composition. Si l'on décortique les séances d'entraînement qu'il a dirigées à Alger, lors du dernier stage, il va sans dire qu'on retrouvera Raïs Mbolhi dans les buts, juste devant Gaouaoui et Zemmamouche, si l'on respecte la hiérarchie actuelle. En défense, Benchikha est plutôt adepte d'une défense à quatre, avec Bougherra et Medjani dans l'axe, vu que Halliche, bien qu'ayant fait le déplacement à Bangui, n'est pas du tout certain de tenir sa place dans l'équipe à cause d'une blessure. A gauche, l'inévitable Nadir Belhadj aura un double rôle de défenseur et de relayeur de couloir, alors qu'à droite, Benchikha n'hésitera pas à mettre Antar Yahia qui a déjà évolué à ce poste (lors de la CAN face à la Côte d'Ivoire et l'Egypte), même si ce n'est pas son profil de prédilection. Comme récupérateurs, les Verts devront retrouver leur paire du Mondial : Hassan Yebda - Medhi Lacen. Reste l'animation offensive, là Benchikha aura sa touche particulière avec la possibilité de mettre (enfin) un Djamel Abdoun, très en forme en ce moment, à l'orchestration, voire l'associer à un Hadj Aïssa qui est très compétitif depuis qu'il prend part à la Ligue des champions africaine avec son club. En attaque, on sera curieux de voir si Benchikha remettra dans le bain le duo Ghezzal-Djebbour ou fera autrement avec des solutions comme Ziaya, mais surtout Djabou, qui pourront faire leur entrée au cours de la rencontre. Le geste Les Verts chez les petits cancéreux Excellente initiative que celle prise par les responsables de la Fédération algérienne de football en collaboration avec les associations caritatives Ness El-Khir et la Cité des Anges d'Alger qui a permis aux joueurs de l'équipe nationale de rendre visite aux jeunes malades du service d'oncologie du CHU de Béni-Messous. Les enfants du pavillon Mantoux ne s'attendaient pas à cette intrusion qui leur a mis du baume au cœur en voyant débarquer les Bougherra, Belhadj, Abdoun et Yahia. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que les Verts accomplissent de telles actes de générosité puisqu'ils ont eu à faire des visites similaires, dont celle du village SOS Enfants de Draria où ils ont remis des cadeaux et permis de donner le sourire à des jeunes. Beau geste à rééditer. Le cas Boudebouz quitte le groupe, Benchikha abdique Le joueur international Ryad Boudebouz ne pourra pas prendre part au match des Verts contre la Centrafrique demain, dimanche, à cause d'une blessure contractée avec son club, le FC Sochaux Montbéliard. Il souffre d'une tendinopathie des adducteurs, un diagnostic qui a été constaté par le staff médical de l'équipe nationale qui, finalement, ne l'a pas autorisé à jouer. Jusqu'ici tout va bien, sauf que Benchikha, qui n'aurait pas trop apprécié l'arrivée en retard de son joueur, avait demandé à ce dernier de faire tout de même le voyage de Bangui, ce qu'a refusé Boudebouz. Ce dernier a demandé à rejoindre son club pour gagner plus de temps de soin puisqu'il sera absent des terrains pour au moins trois semaines. Il a fallu donc l'intervention du président Raouraoua pour mettre fin à cette mésentente et permettre à Boudebouz de prendre l'avion pour Paris, alors que Benchikha a dû abdiquer en se remettant à l'évidence pour son premier contact avec ce joueur qui, selon les premiers échos, s'est plus ou moins bien passé, même si le sélectionneur avait une main de fer dans un gant de velours. «Dégoûté de ne pas pouvoir jouer contre le Centrafrique» Dans une interview accordée à goal.com, le milieu de terrain des Verts, Ryad Boudebouz, revient sur les raisons qui l'ont poussé à quitter prématurément le regroupement de la sélection algérienne. «En fait, j'avais déjà mal après le match contre Lens (8e journée de Ligue 1). Je pensais qu'avec les trois jours de soins que j'avais fait à Sochaux que ça devait aller, mais quand je suis retourné sur le terrain j'avais franchement très mal. C'est une blessure aux adducteurs due à la fatigue et au redoublement d'efforts. Ma durée d'indisponibilité est de deux à trois semaines», dira-t-il. Cela explique la venue tardive du joueur au rassemblement de la sélection, mais le Sochalien affirme le contraire. «Ma venue tardive c'était par rapport à Sochaux. J'avais des choses à faire là-bas. On avait des trucs collectifs à régler et on n'a été libérés que le mardi soir. Le président a appelé la FAF et il leur a expliqué. Ils se sont mis d'accord et il n'y avait aucun problème». Le meneur de jeu des Verts regrette de déclarer forfait pour le match de demain face à la Centrafrique. «Je suis vraiment dégoûté pour ce match, car j'avais vraiment envie de le jouer et d'aider l'équipe à le gagner pour passer le premier dans notre groupe. J'étais à 100% de mes capacités, mais dès que j'ai commencé l'entraînement j'avais mal et j'ai donc dû arrêter». Concernant le contact avec le nouveau sélectionneur Benchikha, il dira : «Cela s'est très bien passé. C'est quelqu'un qui a des valeurs et des principes. Du moment que la personne qui est en face de nous est respectueuse et qu'elle incite le respect alors tout se passe bien. J'ai bien parlé avec lui, il m'a donné beaucoup de conseils. Il m'a dit qu'avant d'être mon entraîneur, il était un frère pour moi. Qu'il fallait aller tous dans le même sens et que si quelqu'un avait besoin de quelque chose qu'il n'hésite pas à aller le voir. Je pense que ce coach parle beaucoup plus avec nous. Il est plus près des joueurs. Parce qu'il est déjà plus jeune (que Saâdane) et c'est plus facile pour lui».
