Résumé de la 3e partie n Le chat botté apprend que toutes ces terres appartiennent à un ogre.... Le chat, qui eut soin de s'informer qui était cet ogre, de ce qu'il savait faire, demanda à lui parler, disant qu'il n'avait pas voulu passer si près de son château sans avoir l'honneur de lui faire la révérence. L'ogre le reçut aussi civilement que le peut un ogre, et le fit reposer. — On m'a assuré, dit le chat, que vous avez le don de vous changer en toute sorte d'animaux, que vous pouvez par exemple vous transformer en lion, en éléphant ? — Cela est vrai, répondit l'ogre, brusquement, et pour vous le montrer vous allez me voir devenir lion. Le chat fut si effrayé de voir un lion devant lui qu'il gagna aussitôt les gouttières, non sans peine et sans péril car ses bottes ne valaient rien pour marcher sur les tuiles. Quelque temps après, le chat, ayant vu que l'ogre avait quitté sa première forme, descendit et avoua qu'il avait eu bien peur. — On m'a assuré encore, dit le chat, mais je ne saurais le croire, que vous aviez aussi le pouvoir de prendre la forme des plus petits animaux, par exemple de vous changer en un rat, en une souris ; je vous avoue que je tiens cela tout à fait impossible. — Impossible ? reprit l'ogre, vous allez voir. et aussitôt il se changea en une souris qui se mit à courir sur le plancher. Le chat ne l'eut pas plus tôt aperçue qu'il se jeta dessus et la mangea. Cependant, le roi, qui vit en passant le beau château de l'ogre, voulut y entrer. Le chat, qui entendit le bruit du carrosse qui passait sur le pont-levis, courut au devant et dit au roi : «Que Votre Majesté soit la bienvenue dans le château de Monsieur le Marquis de Carabas. — Comment, Monsieur le Marquis, s'écria le roi, ce château est encore à vous ! Il n'y a rien de plus beau que cette cour et que tous ces bâtiments qui l'environnent : voyons-en l'intérieur, s'il vous plaît. Le marquis donna la main à la jeune princesse, et suivant le roi qui montait le premier, ils entrèrent dans une grande salle où ils trouvèrent une magnifique collation que l'ogre avait fait préparer pour ses amis qui devaient venir le voir ce même jour, mais qui n'avaient pas osé entrer, sachant que le roi y était. Le roi, charmé des bonnes qualités de monsieur le Marquis de Carabas, de même que sa fille qui en était folle, et voyant les grands biens qu'il possédait, lui dit, après avoir bu cinq ou six coupes : — Il ne tiendra qu'à vous, Monsieur le Marquis, que vous ne soyez mon gendre. Le marquis, faisant de grandes révérences, accepta l'honneur que lui faisait le roi ; et le même jour il épousa la princesse. Le chat devint grand seigneur, et ne courut plus après les souris que pour se divertir.