Risque n «Le Nord est la région la plus exposée aux tremblements de terre. Cela est dû au rapprochement des grands continents.» Cette affirmation a été faite par le directeur du Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique. Selon le Docteur Abdelkrim Yelles, le séisme «n'est pas un phénomène aléatoire» en Algérie. «C'est un phénomène qui se produit de façon continue puisque nous enregistrons 60 à 80 microsecousses par mois soit une moyenne de 2 par jour. La plupart ne sont pas ressenties par la population», a-t-il souligné. Selon la cartographie que le Craag est en train d'élaborer, l'ensemble des séismes se produit dans la région Nord de la partie marine à la partie continentale jusqu'à la plateforme saharienne. «La partie côtière tellienne est plus exposée par rapport à la partie des Hauts Plateaux ou l'Atlas saharien», précise le Dr Yelles. Suite à ces résultats de nombreuses années de recherche, le Dr Yelles, qui intervenait ce matin sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, estime que la sismicité de la région Nord du pays doit être prise en compte dans le développement du pays. «Nous avons des projets de développement et il faut à tout prix intégrer cette notion de risque à tous les niveaux. Il faut une application stricte des règles parasismiques. Il faut également réaliser des études de sol avant la réalisation de tout projet. Elles sont très importantes car la stabilité d'un édifice vient à travers des études de sol en conformité avec la réglementation», a-t-il insisté. Ces études de sol permettront, explique le docteur Yelles, de choisir les matériaux adaptés à la construction dans les zones sismiques. «Dans les zones sismiques (nord), on peut réaliser de grands ouvrages mais il faut juste les adapter aux règles parasismiques. Il faut avoir toute la rigueur nécessaire pour réaliser des ouvrages pareils dans des zones sismiques. Il faut connaître la qualité des sols, paramétrer l'ouvrage par rapport à la force sismique générée dans cette zone, et utiliser les techniques de constructions parasismiques qui permettront de supporter la secousse mais il faut également adapter les matériaux. Il faut que tous les maillons de cette chaîne soient pris en compte», a-t-il recommandé. «Il y a toute une succession d'éléments qui vont nous permettre d'avoir un bâti correct par rapport à une zone qui présente des particularités précises», a-t-il expliqué. L'habitat précaire étant le plus vulnérable aux séismes, le directeur du Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique estime qu'il faut l'«éradiquer car cela participe à la réduction du risque». En outre, le Dr Yelles insiste sur la sensibilisation dans les milieux éducatifs.