Le directeur du Centre de recherche en astronomie-astrophysique et géophysique (Crag), réagissant, jeudi, à des rumeurs véhiculées par un expert en sismologie et qui laissent croire qu'un “terrible tremblement de terre risque de se produire à Alger entre la période d'avril à mai”, a tenu à démentir ces informations. «La prédiction et jusque-là impossible. Il est impossible de parler de séisme de cette ampleur», a-t-il affirmé. «Ces informations qui ne sont basées sur aucun écrit scientifique révélé sont d'après moi des informations mensongères». Il est vrai, dit-il que le nord de l'Algérie est concerné par une activité sismique qui se manifeste par près de cinquante secousses par mois, alors que 90% de ces secousses ne sont pas ressenties par les populations. Il fait savoir que l'activité sismique se produit sur la partie tellienne, là où il y une très forte concentration de la population et c'est pour cela que des séismes supérieurs à une magnitude de 3,5 sont ressentis par la population de cette région et des tranches du littoral, explique-t-il. De l'avis de M. Yelles, il y a un reflet de l'activité sismique tout à fait normal de la région Nord. Il rappelle, à cet effet, que les séismes importants qui se sont produits en Algérie ont un espacement de temps assez long. «Il est clair que l'Algérie est considérée comme une région sismique et que les événements importants qui se sont produits avec des laps de temps assez long. Par rapport à l'existence de ce risque sismique, l'action doit être orientée vers les préventions».Il note que la cartographie du pays existe depuis très longtemps et qu'elle est mise à jour régulièrement. Cette cartographie montre que la tranche tellienne est celle où se produit le plus grand nombre de secousses, vient ensuite la région des Hauts-Plateaux et l'Atlas saharien et plus on va vers le Sud, plus l'activité sismique va s'atténuer. «Pour le prochain schéma national de l'aménagement du territoire, la cartographie est prise en compte pour le redéploiement futur des activités, notamment dans le domaine de l'habitat. La cartographie sismique est prise en compte dans la notion de développement durable non seulement dans le domaine de l'habitat, mais cela concerne également les grands projets d'infrastructure (autoroutes, grands ouvrages, barrages et toutes les infrastructures qui sont mises en place actuellement). Cet aspect risque est pris en considération», a-t-il déclare, en ajoutant qu'actuellement l'attention est orientée vers le vieux bâti. «Il s'agit d'analyser ce vieux bâti, de trouver toutes les actions de réparation et de confortement de telle sorte à ce que ce vieux bâti puisse faire face à ces secousses sismiques». Aujourd'hui, les pouvoirs publics, après le tremblement de terre de Boumerdès, s'attèlent à prendre en compte le risque sismique. «Les grands projets qui sont actuellement en cours vont aider à réduire ce risque. Et il est clair qu'il y encore des challenges qui sont en jeux». Il insiste, à cet effet, sur la généralisation de l'étude du sol, car ce travail de réduction du risque est un travail au quotidien. «Un travail qui doit être pris en compte par tous les secteurs. Tout le monde doit être acteur. Il y a une réelle prise de conscience et un travail sérieux à faire». Il souligne également qu'aucun risque de tsunami n'est à prévoir. «Le risque de tsunami est très faible. Il ne faut pas tomber dans un alarmisme béant. Il faut être serein et aborder cette prévention de risque avec toute la sérénité». Il se dit s'inscrire en faux avec toutes ces informations alarmistes qui «ne sont pas du tout fondées».