Sidi Bouzid est émerveillé par la science de sidi Ali. «Quelle chance de t'avoir auprès de nous», dit à chaque fois sidi Bouzid. Et c'est ainsi que les jours passent sans que le saint homme, venu du Sahara, s'en rende compte. En fait, il était heureux de se retrouver parmi des gens aussi hospitaliers et aussi intéressés par la religion. Il savait aussi que cette mission d'instruction qu'il remplissait lui vaudrait, auprès de Dieu Tout-Puissant, de grands mérites. Mais il n'oublie pas le pèlerinage qu'il s'était fixé, au départ de chez lui. de temps à autre, il le rappelle à son hôte. «Je dois partir !» Sidi Bouzid prend aussitôt un air attristé. «Déjà ? Mais tu as tout ton temps... Et surtout, tu as beaucoup de choses à apprendre aux gens. — Je suis resté trop longtemps ! — Reste encore quelques jours et je te bénirai pour cela...» Et pour convaincre encore plus l'homme, il ajoute : «C'est Dieu qui t'a envoyé vers nous ! Voilà longtemps que nous espérions un homme comme toi !» Autrement dit, il ne pouvait aller à l'encontre de cette volonté. Et puis, le ton est si suppliant que Sidi Ali ne peut résister. Il reste encore quelques jours. Or,il y a tellement de choses à enseigner que chaque jour un nouveau sujet de discussion surgit.