Comme il le voyait fléchir, Sidi Bouzid continue : «Ici, nous avons besoin de toi... - Cela va me retarder... - Mais c'est pour la bonne cause ! Je te supplie de rester quelque temps avec nous. Dieu tout-Puissant t'en récompensera.» Sidi Ali qui a déjà pris son bâton au bout ferré le repose et dit, en souriant à sidi Bouzid : «Je vais rester quelque temps. - Que Dieu te récompense !», s'écrie Sidi Bouzid transporté de joie. Ce n'est pas quelques jours mais plusieurs que Sidi Ali reste. Il s'est lié d'amitié avec Sidi Bouzid et les deux hommes sont toujours ensemble. Le pieux pèlerin, venu de Sakiet al-Hamra, dans le lointain Sahara, a, en effet, beaucoup de choses à enseigner à son nouvel ami et aux gens qui l'entourent. Il connaissait non seulement les sciences du Coran — lecture et interprétation —, mais aussi celles du hadith, la parole du Prophète, le droit... Il suffisait à Sidi Bouzid ou à quelqu'un d'autre de poser une question, du genre : «Que dit la loi à propos de telle affaire ?» Pour que Sidi Ali se lance dans un long discours, émaillé de versets coraniques, de hadiths et d'avis des juristes musulmans les plus autorisés. Il parvenait ainsi à régler toutes les questions qui se posaient…Avec lui, les choses les plus difficiles devenaient faciles, les problèmes les plus compliqués trouvaient une solution.