Résumé de la 3e partie n Sidi Ali, en route vers La Mecque, accepte de rester quelque temps avec Sidi Bouzid pour le faire profiter, ainsi que les siens, de ses lumières. Ce n'est pas quelques jours, mais plusieurs semaines que Sidi Ali reste. Il s'est lié d'amitié avec Sidi Bouzid et les deux hommes sont toujours ensemble. Le pieux pèlerin, venu de Sakiet al-Hamra, dans le lointain Sahara, a, en effet, beaucoup de choses à enseigner à son nouvel ami et aux gens qui l'entourent. Il connaissait non seulement les sciences du Coran – lecture et interprétation – mais aussi celles du Hadith, la parole du Prophète, le droit... Il suffisait à Sidi Bouzid ou à quelqu'un d'autre de poser une question du genre : «Que dit la loi à propos de telle affaire ?» pour que Sidi Ali se lance dans un long discours, appuyé de versets coraniques, de Hadith et d'avis des juristes musulmans les plus autorisés. Avec lui, les choses les plus difficiles devenaient faciles, les problèmes les plus compliqués trouvaient une solution. «Quelle chance de t'avoir auprès de nous», disait à chaque fois Sidi Bouzid. Et c'est ainsi que les jours passent, sans que le saint homme, venu du Sahara s'en rende compte. En fait, il était heureux de se retrouver parmi des gens aussi hospitaliers et aussi intéressés par les choses de la religion. Il savait aussi que cette mission d'instruction qu'il remplissait lui vaudrait, auprès de Dieu Tout-Puissant, de grands mérites. Mais il n'oublie pas le pèlerinage qu'il s'était fixé, au départ de chez lui, d'accomplir, et, de temps à autre, il le rappelle à son hôte. «Je dois partir !» Sidi Bouzid prend aussitôt un air attristé. «Déjà ? Mais tu as tout ton temps... – Je suis resté trop longtemps ! – Reste encore quelques jours... Et, pour convaincre encore plus l'homme, il ajoute : C'est Dieu qui t'a envoyé vers nous !» Autrement dit, il ne pouvait aller à l'encontre de cette volonté. Et puis, le ton est si suppliant que Sidi Ali ne sait résister. Il reste encore quelques jours. Mais il y a tellement de choses à enseigner que chaque jour, un nouveau sujet de discussion surgit. «Tu ne pourras pas partir avant de nous avoir tout dit sur telle question», dit Sidi Bouzid, qui trouve là un bon moyen de retenir son hôte davantage. Sidi Ali reste donc et les jours ne cessent de passer. Chaque matin, Sidi Bouzid s'attend à ce que Sidi Ali parle de départ et à chaque fois, il prépare des questions qui vont l'occuper toute la journée... Les semaines passent et le saint homme, occupé à prêcher et à enseigner, oublie l'objectif de son voyage. Se rendre au Hedjaz, accomplir le pèlerinage que Dieu a prescrit aux musulmans qui avaient les moyens de l'accomplir... (à suivre...)