Résumé de la 2e partie n Sidi Ali, en route vers La Mecque, reçoit l'hospitalité de Sidi Bouzid, saint bien connu des Ouled Naïls. Sidi Bouzid s'est levé pour la prière de l'aube et se rend à la fontaine pour faire ses ablutions. Il y trouve son hôte en train d'effectuer les siennes. «Que le salut de Dieu soit sur toi, le salue-t-il. — Et sur toi le salut et la miséricorde de Dieu», répond Sidi Ali. Ils finissent de se purifier, puis vont tous les deux faire la prière. Quand ils terminent, Sidi Bouzid invite son hôte à déjeuner avec lui, puis ils reprennent la conversation de la nuit. «Je voyage à pied, dit Sidi Ali. — Une monture t'aurait été d'un grand secours, dit Sidi Bouzid. — Oui, dit Sidi Ali, mais mon mérite auprès de Dieu aurait été moindre. Chaque pas que le pèlerin effectue vers la maison de Dieu lui est compté cent fois plus que s'il l'effectuait à dos de bête ! — Tu as raison, dit Sidi Bouzid, ébloui par autant de piété. Toute peine encourue pour l'amour de Dieu recevra sa récompense !» Sidi Ali se lève. «Je crois qu'il est temps que je prenne congé de toi !» Sidi Bouzid prend aussitôt un air attristé : «Déjà ! Alors seulement que nous venons de faire connaissance ! — Je dois reprendre ma route !» Mais Sidi Bouzid insiste : «Un jour de plus ou de moins... — Hélas, je voudrais rester plus longtemps... — Qu'est-ce qu'un jour de plus ou de moins...» Et il lui explique qu'ayant compris quel saint homme il était et quel savoir il possédait, il voudrait profiter de ses lumières. «Et je voudrais aussi en faire profiter les gens de la région qui ne sont pas très savants des choses de la religion... — Mon devoir m'appelle à partir, dit Sidi Ali. — Mais ton devoir, dit Sidi Bouzid, n'est-il pas aussi de faire bénéficier du savoir que Dieu t'a donné, tes coreligionnaires ? — Certes, oui...» dit Sidi Ali. Comme il le voyait fléchir, Sidi Bouzid continue : «Ici, nous avons besoin de toi... — Cela va me retarder... — Mais c'est pour la bonne cause ! Je te supplie de rester quelque temps avec nous. Dieu Tout-Puissant t'en récompensera.» Sidi Ali, qui a déjà pris son bâton au bout ferré, le repose et dit en souriant à Sidi Bouzid : «Je vais rester quelque temps. — Que Dieu te récompense !» s'écrie Sidi Bouzid, transporté de joie. (à suivre...)