Résumé de la 4e partie n Le petit Poucet échangea, pour tromper l'ogre, les couronnes d'or contre les bonnets : ainsi, les filles de l'ogre étaient coiffées de bonnet et lui et ses frères portaient des couronnes. La chose réussit comme le petit Poucet l'avait pensée car l'ogre s'étant réveillé vers minuit eut regret d'avoir différé au lendemain ce qu'il pouvait exécuter la veille. Il se jeta donc brusquement hors du lit, et prenant un grand couteau : — Allons voir, dit-il, comment se portent nos petits drôles. Il monta donc à tâtons à la chambre de ses filles et s'approcha du lit où étaient les petits garçons qui dormaient tous, excepté le petit Poucet qui eut bien peur lorsqu'il sentit la main de l'ogre qui lui tâtait la tête, comme il avait tâté celles de tous ses frères. L'ogre, qui sentit les couronnes d'or : — Vraiment, dit-il, j'allais faire là un bel ouvrage ; je vois bien que j'ai trop bu hier soir. Il alla ensuite au lit de ses filles, et ayant senti les petits bonnets des garçons : — Ah ! les voilà, dit-il, nos gaillards ! travaillons hardiment. En disant ces mots, il coupa sans hésiter la gorge à ses sept filles. Fort content de ce coup, il alla se recoucher auprès de sa femme. Aussitôt que le petit Poucet entendit ronfler l'ogre, il réveilla ses frères et leur dit de s'habiller promptement et de le suivre. Ils descendirent doucement dans le jardin et sautèrent par-dessus les murailles. Ils coururent presque toute la nuit, toujours en tremblant et sans savoir où ils allaient. L'ogre,s'étant éveillé, dit à sa femme : — Va-t-en là-haut habiller ces petits drôles d'hier au soir. L'ogresse fut fort étonnée de la bonté de son mari, ne se doutant point de la manière qu'il entendait qu'elle les habillât, et croyant qu'il lui ordonnait de les aller vêtir elle monta en haut où elle fut bien surprise lorsqu'elle aperçut ses sept filles égorgées et baignant dans leur sang. Elle commença par s'évanouir (car c'est le premier expédient que trouvent presque toutes les femmes en pareilles rencontres). L'ogre, craignant que sa femme ne fût trop longtemps à faire la besogne dont il l'avait chargée, monta en haut pour l'aider. Il ne fut pas moins étonné que sa femme lorsqu'il vit cet affreux spectacle. — Ah ! qu'ai-je fait là ? s'écria-t-il. Ils me le payeront, les malheureux, et bientôt ! Il jeta aussitôt une potée d'eau au visage de sa femme qui s'était évanouie : Donne-moi vite mes bottes de sept lieues, lui dit-il, afin que je les rattrape ! (à suivre...)