Résumé de la 2e partie n La femme du paysan s'enfuit avec son bébé, après avoir découvert que le fermier qui emploie son mari, est un ogre. Elle avait raison de s'inquiéter car l'ogre en découvrant qu'elle avait quitté les lieux, se rendit auprès du khammès qui labourait le champ et l'interpella : — Yaflen ! Eh toi ! Laisse la charrue et viens. L'homme obéit et l'ogre l'interrogea : — H'niya, ta femme, où est-elle allée ? — H'niya est allée chez ses frères, fit l'homme. — Pourquoi ? — Je me suis disputé avec elle, mais il n'y a rien de grave et je sais qu'elle va revenir. — Eh bien, puisqu'elle est partie, va chercher une brebis, tue-la et fais-nous un bon dîner car j'ai faim, prétendit l'ogre. L'homme courut vers le troupeau, choisit un mouton, l'égorgea et en fit un méchoui. Au moment du repas, l'ogre se contenta d'un petit morceau et insista pour que le khammès mangeât tout le reste. Une fois repu, le khammès quitta la table malgré l'insistance de son hôte qui se leva et boucla tout. Il ferma les fenêtres, il ferma les portes et ne laissa aucune ouverture. Ensuite, il se tourna vers le khammès et lui lança d'une humeur menaçante : — Toi, prends ton bain ! — Pourquoi dois-je prendre mon bain ? s'étonna le paysan. — Je t'ai dit : prends ton bain ! Si ! Si ! Prends ton bain ! Fais tes ablutions car demain je vais te donner un chapelet à porter comme don de ma part à la mosquée. C'est pour cela que tu dois te nettoyer et te changer. D'ailleurs, je t'ai acheté des vêtements tout neufs. L'homme, toujours naïf, prit son bain. Une fois lavé, l'ogre lui tendit une bouteille d'huile et lui ordonna à nouveau : — Allez ! Vas-y, masse-toi tout le corps avec cette huile. Le khammès obéit et se massa tout le corps avec une grosse quantité d'huile. L'ogre pensait en le regardant faire : — Les Arabes sont rugueux, rugueux ; avec l'huile il glissera mieux. — J'ai fini, dit l'homme satisfait et fier de lui. C'est alors que l'ogre lui lança : — Quelle partie du corps veux-tu que je dévore ? — Quoi ? cria le pauvre khammès, que dis-tu ? Sois sage mon ami ! On ne plaisante pas ainsi. Que veulent dire ces paroles ? — Je t'ai dit : quelle partie du corps veux-tu que je dévore ? recommença l'ogre. L'homme comprit enfin qu'il était perdu. Il déclara courageusement : — Dévore le bras qui s'est levé contre ma cousine la fille de ma tribu et dévore ensuite les yeux qui n'ont pas voulu regarder ma cousine la fille de ma tribu. Achève-moi par le pied gauche, qui n'a pas suivi ma cousine la fille de ma tribu. C'est ainsi que l'ogre le dévora et jeta au dehors les vêtements du pauvre disparu. Quelques jours après, la femme retourna sur les lieux avec ses sept frères, dans l'espoir de sauver son mari. Elle les cacha dans un silo à blé creusé à l'endroit où la tente avait été montée. Quand l'ogre l'aperçut, il se mit à crier de loin : — Ya hniya ! jiti ? Oh H'niya ! Tu es revenue ? — Oui, je suis revenue, répondit-elle. Mais dis-moi : où est ton khammès, mon mari ? — Oh ! Je lui ai acheté de beaux vêtements, il s'est lavé, changé et il s'est rendu à la mosquée pour offrir un chapelet que j'ai acheté. Mais je crois que c'est un incapable. Toi, vois-tu, tu es partie et tu es revenue, mais lui, depuis qu'il est parti, il n'est plus apparu. (à suivre...)