Incurie n Les conditions de prise en charge des femmes atteintes de cancer semblent être en grande partie responsables de la détérioration de leur état de santé. Le traitement par radiothérapie chez les personnes atteintes d'un cancer du sein ne devrait pas dépasser les six semaines après une chimiothérapie. Cet intervalle très précieux pour les malades est malheureusement peu respecté dans nos établissements hospitaliers. Selon l'association El Amel d'aide aux cancéreux : «La moyenne des intervalles pour les rendez-vous des centres anticancéreux algériens est de 6 mois.» «Donner un rendez-vous pour une radiothérapie sur 6 mois à une femme qui vient de subir une chimiothérapie nuit sérieusement à sa santé», témoigne Mme Hamida Kettab, secrétaire générale de l'association. Un temps long et préjudiciable pour ces femmes dont certaines «meurent bien avant l'arrivée de leurs rendez-vous», atteste Mme Kettab. L'association a tenté à maintes reprises d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur le problème de l'accès de ces femmes à la radiothérapie. Les cinq centres anticancéreux répartis sur le territoire national peinent, en effet, à répondre à une demande allant crescendo. L'accès à ces centres pose un réel problème de par «leur capacité d'accueil très limitée et la moyenne d'âge du matériel utilisé qui se situe entre 25 et 30 ans», affirme Mme Kettab. L'absence de ce genre de structures à l'intérieur du pays a sensiblement accentué l'afflux que connaissent les centres d'Alger, de Blida, de Constantine et d'Oran. Les chiffres avancés par l'association El-Amel sont alarmants à plus d'un titre et devraient sérieusement interpeller les pouvoirs publics. En effet, les statistiques font état de 7 500 nouveaux cas de cancers du sein chaque année. La moitié des personnes atteintes, soit 3 500, décèdent. Le retard observé dans le dépistage fait que l'impact de ce genre de tumeur est quatre fois plus important que lorsque celle-ci est détectée à temps. L'Algérie ne peut, ainsi, échapper aux conséquences désastreuses de ce type de cancers uniquement par la prévention et le dépistage précoce. «En Algérie, comme dans la majorité des pays développés, mais également en voie de développement, le cancer du sein est la première tumeur de la femme. Il représente 37,7% de l'ensemble des nouveaux cancers chez la femme», affirme le professeur Abid, chef du service de chirurgie à l'hôpital de Bologhine dans l'une de ses interventions dans le magazine Santé Maghreb.