La «guerre des cartels» a encore fait couler des flots de sang dans le nord du Mexique : deux tueries, samedi et dimanche, à Ciudad Juarez et à Tijuana, ont fait près de trente morts, exécutés collectivement selon des scénarios en vogue chez les trafiquants. A Tijuana, hier soir, treize pensionnaires d'un centre de désintoxication ont été abattus par un groupe d'hommes de main. Les tueurs n'ont pas agi au hasard, mais ont choisi leurs victimes et les ont alignées contre le mur avant d'ouvrir le feu, selon la police. Peu après, des inconnus ont diffusé sur la fréquence radio de la police un avertissement selon lequel il y aurait sous peu 135 meurtres, une référence vraisemblable à la saisie de quelque 135 tonnes de marijuana le 18 octobre à Tijuana, la plus importante dans les annales au Mexique. «Cela ne fait que commencer», ont répété les messages pirates entre deux airs de «musique narco», des chansons à la gloire des trafiquants. La veille, à Ciudad Juarez, la ville la plus meurtrière du pays, ensanglantée par la rivalité de deux cartels de la drogue, les tueurs ont suivi un autre scénario «classique» : ils ont fait irruption dans une fête familiale, tirant, sans distinction, sur hommes, femmes et enfants et laissant 14 morts et 20 blessés derrière eux. Au Mexique, la guerre des cartels a fait plus de 28 000 morts depuis 2006.