Tension n Des dizaines de colons marocains et des policiers en civil se sont installés au camp de Gdeim Izik près d'El-Ayoun pour «provoquer et justifier» l'intervention des forces armées et incendier les ‘khaïmas' abritant plus de 20 000 Sahraouis. «Un hélicoptère survole en permanence le camp de Gdeim Izik, près d'El-Ayoun. Dans la soirée, il ne nous laisse pas dormir», témoigne le militant mexicain des droits de l'homme, Antonio Velazquez. «D'autres hélicoptères et de petits avions survolent les lieux pour intimider la population sahraouie, simulant des atterrissages sur les ‘'khaïmas''. Les troupes au sol entrent aussi dans la nuit pour harceler la population sahraouie», a rapporté le militant mexicain qui vit dans ce camp depuis une semaine. Il précise, par ailleurs, que les colons «cherchent à provoquer l'intervention des forces de sécurité et s'est alarmé sur l'intention des colons d'«utiliser de l'essence pour incendier les khaïmas installées en plein désert. La situation est grave parce que l'armée empêche l'entrée de nourriture et d'eau dans le camp», a poursuivi le militant, rappelant que la dernière action de répression des forces marocaines est la levée d'un mur de terre autour du camp avec des bulldozers, visant à empêcher l'entrée des aides alimentaires et la circulation des personnes souhaitant se joindre à la manifestation qui est une forme pacifique de lutte contre la colonisation. La population sahraouie avait quitté la ville le 9 octobre dernier pour protester contre ses conditions de vie «précaire» et son insécurité du fait de l'occupation marocaine». La tension est à son paroxysme depuis la mort d'un jeune Sahraoui de 14 ans fauché par les tirs de mitraillette avec sept autres de ses compatriotes, gravement blessés. Des parlementaires britanniques ont dénoncé, hier, à Londres, la mort de l'adolescent Garhi Najem (14 ans), qui faisait partie d'un groupe de manifestants qui voulaient mettre en évidence les abus subis par le peuple sahraoui. La délégation de parlementaires a signé une pétition dénonçant ces «agissements» et a fait part au ministre britannique des Affaires étrangères de ses «vives inquiétudes» sur la situation qui prévaut au Sahara occidental. Cette mort est une tragédie mais il est à craindre que ce ne soit que le début. «Le gouvernement britannique doit intervenir en urgence pour soulever la question avec les autorités marocaines et assurer ainsi la sécurité de ceux qui protestent pacifiquement contre l'occupation marocaine du Sahara occidental», a déclaré le parlementaire Jonathan Evans. De son côté, le président du groupe parlementaire sur le Sahara occidental, Jeremy Corbyn, a affirmé que «c'est une tragédie et une honte. Lors de notre réunion avec le ministre des Affaires étrangères, je vais demander que le gouvernement du Royaume-Uni fasse son possible pour mettre fin à l'impasse politique et permette au peuple sahraoui le libre-choix de décider de l'avenir de ses propres terres», a-t-il conclu.