Rafles n Le premier trimestre de l'année en cours a été marqué par l'arrestation de plus de 4 800 mineurs dont 167 filles, impliqués dans 3 393 affaires. Deux mille soixante-quinze mineurs ont été interpellés pour des affaires de vol, alors que 230 pour viol ou incitation à la débauche. Outre les 217 arrêtés pour dégradation de biens, 39 sont coupables de violences sur ascendants et trois sont accusés de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort. Le vol et la violence physique s'avèrent ainsi les délits de prédilection pour cette frange de la société. Les grandes villes demeurent, dans ce contexte, très prisées pour l'anonymat qu'elles procurent. Sans rivalité aucune, Alger vient en première position avec 589 cas recensés en ce premier trimestre de l'année 2010. Sétif lui emboîte le pas avec 227 cas suivie d'Annaba avec 221 affaires et d'Oran 207. Les services de police font état pour cette même période de 121 tentatives de suicide, dont 107 sont des filles. Dans les deux cas de suicide évoqués par les mêmes services figure aussi une fille. 1 149 des mineurs interpellés ont été remis à leurs parents dont 372 filles, alors que 313 autres ont été placés dans des centres spécialisés. Selon le dernier bilan des services de sécurité, il ressort que 615 enfants ont été interpellés pour errance. Ce fléau concerne aussi bien les garçons que les filles qui représentent plus de la moitié, soit 585. Le juge des mineurs a privilégié le retour au foyer familial de 1 049 enfants en danger moral. 313 ne pouvant plus rejoindre leur famille ont été placés dans des centres de protection de l'enfance. 153 qui avaient fui ces mêmes structures, ont été réintégrés. La délinquance juvénile commence souvent par une fugue qui peut durer quelques heures ou quelques jours. Parfois, ces enfants ne donnent plus signe de vie à leurs proches. La plupart des disparitions signalées au cours de ce premier semestre relèvent de fugues et non d'enlèvements, attestent les services concernés. L'échec scolaire est souvent à l'origine du départ des enfants du domicile familial, de l'avis du commissaire divisionnaire et chef du bureau de la protection de la délinquance juvénile et la violence. C'est vers la fin du trimestre - qui correspond à la remise des bulletins scolaires - que ce phénomène augmente. Le nombre de disparitions enregistré à ce moment de l'année est beaucoup plus important, nous apprend Mme Messaoudène. Et ce sont les adolescents qui sont les plus disposés à ce genre d'aventure. Ils ont été pas moins de 601, dont la tranche d'âge se situe entre 13 et 16 ans à avoir fugué en 2010. Les chiffres annoncés par la commissaire divisionnaire font état également de 518 fugues pour les 16 et 18 ans et 240 pour les enfants âgés entre 10 et 13 ans contre 256 pour les moins de 10 ans.