Réaction n Dans le conflit qui couvait depuis plusieurs mois entre le président de la JS Kabylie, Mohand Chérif Hannachi, et le patron de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, le premier a fini par dégainer. Ce qui devait arriver arriva et le boss de la JS Kabylie qui menaçait le patron du football algérien depuis quelque temps a fini par passer à l'action en avançant des accusations très graves qui vont certainement faire l'effet d'une véritable bombe, lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au niveau du siège du club. Devant un parterre de journalistes restés pantois, Hannachi lancera tout de go : «Lors du match retour de Ligue des champions africaine, Raouraoua m'a demandé de donner le match aux Egyptiens du Ahly ! J'ai même des témoins qui prouveront ce que je dis.» Il faut dire que la réaction du chairman kabyle intervient 48 heures seulement après la notification faite par la Ligue nationale de football (LNF) de le suspendre pour deux ans, mettant ainsi à exécution sa menace qui planait depuis quelques jours. Hannachi, avec une assurance doublée de défiance envers le président de la FAF, rajoutera : «Raouraoua m'a fait cette proposition en contrepartie de la prise en charge du voyage au Nigeria en payant l'avion spécial affrété pour le club, mais à la JSK il n'y a jamais eu place à la combine et je ne pourrai en aucun cas arranger un match.» Dans ce bras de fer qui va certainement prendre des proportions lourdes de sanction dans une phase dont le football algérien se serait bien passée, Hannachi a donné l'impression et avec certitude qu'il est capable d'aller encore plus loin avec Raouraoua qui se trouve en ce moment aux Lieux Saints de l'Islam pour l'accomplissement du Hadj. En effet, Hannachi, qui s'est dit imperturbable en ce sens qu'il continuerait à exercer sa fonction de président, a lancé un ultimatum aux responsables du football algérien en déclarant que si la sanction n'était pas levée, non seulement il saisirait le Tribunal arbitral sportif (TAS) algérien et même la FIFA, mais aussi il ferait d'autres révélations Après cette déclaration fracassante, l'opinion est restée dubitative et accrochée au site de la Fédération pour voir la réaction de cette dernière devant de telles accusations. Une réaction qui ne saurait tarder, selon certaines sources proches du bureau fédéral qui parlent d'ores et déjà d'une action en justice contre le président de la JSK pour diffamation. Raouraoua, lui, est resté injoignable hier et tout le monde attend avec impatience la suite de cette affaire qui n'a pas encore révélé tous ses secrets, et mettant les acteurs du football dans une situation très embarrassante comme en témoignent toutes les réactions recueillies auprès de plusieurs dirigeants de clubs qui ont estimé que ce conflit ne travaille pour aucune partie et encore moins pour le football algérien. Espérons seulement que cette affaire ne cache pas d'autres révélations, d'autant que certaines sources indiquent que la guéguerre qu'entretiennent, depuis quelque temps, les deux hommes trouve ses ramifications un peu plus haut dans les sphères de l'Etat où deux clans s'affrontent, les pro et anti Raouraoua ! Ce qui est certain, c'est que Hannachi, qui demeure, qu'on le veuille ou non le vétéran des présidents de clubs (16 ans de règne sans partage) et une personnalité influente en Kabylie, aura le soutien populaire, pas seulement des supporters, mais aussi de hautes autorités. A titre illustratif : Hannachi, qui n'a jamais caché son soutien au président de la République auquel il a dédié tous les titres de la JSK, quitte à se mettre quelques opposants à dos, sera un sérieux client pour Mohamed Raouraoua qui ne se laissera pas faire, sauf si l'on décide autrement la partie plus acharnée que celle qui oppose les deux acteurs du football. Et quels acteurs ! Deux poids lourds. Alors attention aux dégâts collatéraux.