Feuilleton n Suite aux accusations très graves avancées par le président de la JS Kabylie Mohand-Chérif Hannachi contre le patron de la Fédération algérienne de football Mohamed Raouraoua, ce dernier a réagi. Un communiqué tombé ce matin sur le site de la Fédération, à travers lequel l'instance du football «répond à la dérive du président de la JSK», précise qu'une plainte a été déjà déposée «pour de pareilles assertions contre Mohand-Cherif Hannachi, auprès des tribunaux compétents. Ces nouvelles déclarations feront l'objet d'un examen par les instances du football concernées qui appliqueront de manière stricte les règlements en vigueur en la matière». En deux mots : non seulement le boss kabyle devra s'expliquer devant le tribunal sur les propos qu'il a tenus, mais il risque gros puisque le bureau fédéral pourra alourdir la sanction de deux ans de suspension déjà prononcée par la Ligue nationale de football (LNF). D'ailleurs, c'est suite à la notification de cette sanction que le président de la JSK est sorti de ses gonds après avoir menacé à plusieurs reprises de faire des révélations, même si au passage il avait donné la teneur de ses déclarations bien avant, ce qui lui a valu un dépôt de plainte en justice le 27 septembre dernier pour des déclarations jugées mensongères, diffamatoires et tapageuses. Ainsi, la justice devra se saisir du premier dossier lié à une tentative de corruption dans le football algérien à cette échelle, qui n'a plus rien avoir avec les petites affaires entre clubs où sont impliqués dirigeants, joueurs et arbitres. Là, il s'agit de deux mastodontes du ballon rond national, mais aussi de l'image de tout un pays qui risque d'être éclaboussée par les retombées d'une telle affaire. Hier, très proches et liés, puisque Hannachi avait soutenu à chaque fois Raouraoua pour sa candidature à la présidence de la FAF (en 2001 et en 2009), les deux hommes ont vu leurs relations subitement se détériorer ces derniers mois. Certains évoquent le fax transmis par la FAF à la direction de la JSK l'invitant à payer la somme de 1,1 milliard de centimes représentant les frais du vol spécial qui a pris en charge l'équipe lors de son déplacement au Nigeria lors du match contre Heartland, en Ligue des Champions africaine ; alors que d'autres évoquent des raisons encore plus profondes. Ce qui est certain, c'est que le président Hannachi s'est, dans cette affaire, non seulement attaqué à Raouraoua, mais il s'est mis tout le bureau fédéral à dos l'accusant d'être à la solde de l'homme fort du football algérien. Ce qui laisse supposer que le chairman kabyle risque gros dans l'affaire. Sauf que ce dernier, pourra s'appuyer sur ses relais dans les hautes sphères et surtout les supporters des Canaris qui devraient être mobilisés à ce propos. Ce bras de fer sera, à coup certain, pour Hannachi une occasion de tester sa popularité et le poids qu'il a en Kabylie et auprès de l'opinion sportive, sachant qu'au passage, le communiqué de la FAF a insinué que des repreneurs sont prêts à investir à la JSK et mettre largement plus que le million de dinars de capital social mis lors du passage au professionnalisme, et dont la moitié est détenue par Hannachi.