Certains diplômés universitaires sont issus de familles riches et ne sont, donc, pas dans le besoin. Ils ont la possibilité de créer des entreprises, de gérer un commerce ou de s'investir dans un autre domaine. Bref, mener décemment leur vie. Cependant, malgré toutes les facilités qui leur sont offertes, ils choisissent de se débrouiller par eux-mêmes. Désintéressés par la fortune des leurs, ils exercent un petit métier, tout en cherchant un emploi conforme à leur niveau d'études. A leurs yeux, faire du commerce n'exige pas de formation supérieure et un diplômé universitaire doit travailler dans un milieu où il peut développer ses connaissances et gravir des échelons. C'est le cas de Karim, un jeune Sétifien, technicien supérieur en statistiques. Il exerce en tant que receveur dans le transport public à Alger. «Je fais ce métier tout en continuant à chercher un emploi stable. Je veux travailler avec mes bagages et développer mon savoir. Mon père m'a proposé de monter un commerce mais j'ai refusé. Il a du mal à comprendre que l'argent n'a pas une grande importance pour moi. Mon principal objectif est de travailler avec mon diplôme», témoigne-t-il. Le jeune Karim affirme qu'il n'est pas le seul à être de cet avis : «J'ai de nombreux amis de Kabylie qui travaillent dans des chantiers de construction ici à Alger. Ils sont issus de familles riches... Mais leur but est de réussir à mettre en pratique ce qu'ils ont appris à l'université.» C'est dire combien l'argent ne fait pas le bonheur !