Résumé de la 17e partie n Les sectes recrutent dans les milieux défavorisés, elles attirent aussi beaucoup de riches qui se sentent mal à l'aise dans leur société. Au début des années 1970, San Francisco, aux Etats-Unis est le paradis des sectes et des Eglises de toutes sortes : celles qui annoncent la venue imminente de la fin du monde comme celles qui promettent, à leurs heureux adeptes l'avènement d'un monde nouveau où tout n'est qu'ordre, harmonie et bonheur… La secte est un groupe de personnes qui, après avoir fait une expérience religieuse (catholicisme ou protestantisme dans le cas des Etats-Unis), ont décidé de vivre en communauté, pour tenter d'autres expériences spirituelles sous la direction d'un prêtre ou gourou. Gourou – on écrit aussi guru – vient du sanscrit, la vieille langue sacrée des brahmanes de l'Inde, et signifie «maître spirituel». C'est celui qui possède la science sacrée et la puissance magique, c'est aussi celui qui a fait des expériences spirituelles ineffables et qui transmet son savoir à ses disciples. Les chefs des sectes se donnent eux-mêmes le titre de «gourou» alors que dans la tradition hindouiste, ce sont les fidèles qui donnent ce titre honorifique à leurs maîtres. Pour vivre pleinement leur «foi» les membres de la secte vivent généralement en autarcie, parfois même dans des camps qui rappellent les camps militaires. Ils sont tous soumis à la même discipline, ils partagent les mêmes repas, portent parfois, dans un souci d'unification, le même costume… Des études ont montré que les sectes recrutent généralement dans les milieux défavorisés où les frustrations socioéconomiques ou culturelles sont fortes, elles attirent aussi beaucoup de riches qui se sentent mal à l'aise dans leur société, ce qui est également une forme de frustration… On a vu des personnes fortunées, quitter brusquement le luxe et les privilèges auxquels elles sont habituées pour s'intégrer dans des sectes où elles manquent de tout. Si certaines sectes sont inoffensives et se contentent de vivre leurs croyances sans déranger les autres, d'autres usent de violence, en exerçant notamment, au cours des recrutements, des pressions psychologiques sur les gens, notamment les jeunes gens, fragilisés par l'échec social ou la maladie. Les sectes sont financées par les cotisations de leurs membres, les dons des plus fortunés d'entre eux ou encore le travail des adeptes : il y a des scandales au cours desquels on a reproché à des chefs de sectes d'avoir dépouillé leurs adeptes ou de les faire travailler comme des esclaves. Des adeptes, ayant quitté les sectes, décrivent les sociétés comme des camps de concentration, voire des lieux de débauche où le chef et ses proches disposent des femmes et même des enfants selon leur désir. Il y a eu, dans ce sens, des procès célèbres au cours desquels des gourous ont été condamnés. Mais aux Etats-Unis, comme en Europe, où la liberté de conscience est garantie par la loi, la quasi-totalité des sectes ont une vie légale, puisqu'elles sont considérées comme des associations religieuses. On ignore que certaines sectes sont capables du plus grand fanatisme et peuvent pousser leurs membres à commettre des actes irréparables. C'est le cas de cet adolescent de seize ans qui, après avoir écouté un prêche de Jim Jones, s'est jeté sur les rails d'une rame de métro… Le discours du Gourou lui ayant fait croire qu'il avait commis des péchés et que seule la mort, châtiment suprême, pouvait les effacer… (à suivre...)