Concertation n Si le bureau fédéral a prévu une réunion de ses membres aujourd'hui pour un ordre du jour tout à fait ordinaire, les présidents des clubs professionnels des Ligues 1 et 2 seront en conclave demain. Cette réunion est prévue depuis le dernier tour de table qu'ont eu les dirigeants des clubs avec El-Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports, autour du dossier de professionnalisation du football en Algérie. Les pouvoirs publics qui ont consenti de grands moyens, notamment financiers, pour accompagner ce projet, ne comptent pas servir juste de «vache à lait» après avoir décidé d'une manne financière importante pour la discipline et une batterie de mesures pour faciliter la mise en place d'un véritable professionnalisme en Algérie. De leur côté, les présidents de clubs se sont rendu compte, à l'issue de cette réunion avec le premier responsable de la tutelle, que leur tâche ne sera pas forcément aisée dans un environnement qui se met en place progressivement et qui n'est pas encore favorable, à l'image de la crise qui secoue en ce moment l'Entente de Sétif, le leader du championnat et le club le plus riche du pays. L'absence encore d'une véritable ligue professionnelle (c'est la LNF qui gère pour le moment la compétition et les affaires courantes) et d'une direction nationale de contrôle de gestion (Dncg) ainsi que d'une visibilité dans la mise en place du professionnalisme, a incité plusieurs dirigeants de clubs à évoquer l'idée de se regrouper afin de défendre leurs intérêts et constituer une force de proposition et un partenaire incontournable pour avancer dans ce projet. Mais n'est-ce pas là le rôle de la ligue professionnelle justement qui a cette vocation et cette mission de défendre les intérêts des clubs, comme cela est le cas ailleurs dans le monde ? Aujourd'hui, le bénévolat a montré ses limites, même si cela n'exclut pas que des acteurs du monde «amateur» puissent être qualifiés et avoir les aptitudes pour mener à bien des fonctions dans le renouveau du football national. La professionnalisation des dirigeants de clubs est d'abord un impératif à toute réussite, de même que la mise en place d'une Dncg pour accompagner les clubs dans cette phase est une nécessité économique. D'où l'intérêt de la réunion de demain, mercredi 24 novembre, qu'abritera normalement l'hôtel Mercure d'Alger au cours de laquelle plusieurs dossiers seront abordés. Et déjà l'on se demande vers quel type de regroupement vont se diriger les clubs : est-ce un syndicat, une association ou une autre structure ? Sur quel Smig s'arrangeront-ils, sachant que tout tourne autour du nerf de la guerre, de l'état des infrastructures et des avantages (parcelle de terrain, droits TV, fiscalité…) promis au football national ? Les dirigeants sont-ils prêts à entamer cette nouvelle ère en étant des acteurs précurseurs et développeurs et en même tant rendre des comptes à qui de droit puisque le gros des investissements provient de l'argent public ? La technique et la formation seront-elles remises au centre des débats pour s'assurer de l'avenir de notre sport-roi ? Ces questions et d'autres restent pendantes, sachant que toutes les tentatives du passé pour de tels regroupements (d'intérêts) n'ont jamais abouti à quoi que ce soit en l'absence d'un cadre sérieux de débat et de persévérance. C'est bien de partager des points de vue, de décrypter l'actualité, de lister un paquet de soucis et de problèmes, mais c'est mieux de s'engager dans un processus porteur avec une feuille de route où les objectifs sont clairs, nets et précis pour éviter la bouteille remplie de vœux pieux, jetée à l'eau.