Vocation n S.O.S Bab el-Oued est une association culturelle de proximité visant à soutenir les jeunes et à les encourager à aller de l'avant, c'est-à-dire à les accompagner dans leur projet artistique (audiovisuel, musical…). Les membres de l'association sont portés sur l'art, la culture, la musique, le cinéma. «L'association a été créée pendant les années difficiles, c'est-à-dire en1997», nous dira Nacer Meghnine, président. «A l'époque, a-t-il poursuivi, on avait le choix ou de partir ou de rester, et donc nous avons décidé de rester. Avant de créer l'association, il y avait une réflexion : que doit-on faire ? Cela est venu par amour de la patrie, du pays, de l'Algérie. On a plusieurs ateliers artistiques dédiés à la création : musique, dessins ; des ateliers scientifiques et de langues. Le vivre ensemble fait partie de la philosophie de l'association, c'est une autre méthode de travail. C'est la continuation de l'école.» Depuis sa création à ce jour, l'association a fait du chemin et a accompli des choses positives en faveur des jeunes de Bab el-Oued. «Le bilan est certes positif, puisque pas mal de choses ont été faites, mais il reste encore beaucoup à faire : il y a une dynamique, mais c'est un boulot à plein temps et qui nécessite beaucoup d'efforts et de volonté.» A la question de savoir ce qu'il faut faire pour améliorer les choses, Nacer Meghnine confiera : «Ce qu'il faut faire pour faire progresser les choses, c'est bien améliorer le cadre de vie : nous regrettons qu'il n'y ait pas de maison de jeunes à Bab el-Oued, pas de centres culturels, pas de circuits pour les jeunes dans un quartier de près de 300 00 habitants. Il faudrait engager une politique en faveur des jeunes et ce, par la création de structures à même d'accueillir les jeunes et de répondre à leurs aspirations, permettant de développer et d'épanouir leur esprit et leurs aptitudes créatives. Il n'y a qu'une seule médiathèque et une seule association (la nôtre), et nous ne pouvons répondre à toutes les demandes. Nous faisons de la résistance.» «S.O.S Bab el-Oued est une association de proximité. Nous œuvrons et évoluons dans le travail de proximité qui s'est imposé de lui-même – il faut rendre hommage à ceux qui ont cru en nous», tient à souligner notre interlocuteur. Et de préciser : «Nous allons à la rencontre des jeunes du quartier et nous sommes à leur écoute. Les portes de l'association leur sont ouvertes. Nous faisons de la contre-culture, ce n'est pas la culture officielle, c'est la culture de tous les jours, celle des citoyens, et c'est une manière d'éduquer le citoyen, sans avoir la prétention de changer le monde. Mais dans le quartier, l'association est appelée à jouer un rôle dans l'éducation». Cela étant dit, «qui dit proximité dit beaucoup de difficultés ; ce n'est pas une association conventionnelle, c'est du militantisme qui exige du temps, de la volonté et de l'énergie». - L'association S.O.S Bab el-Oued travaille en partenariat avec des associations étrangères, notamment celles du pourtour méditerranéen. L'une de ces associations avec qui un accord de coopération a été signé en 2007 et reconduit à partir de cette année (2010) et ce, jusqu'en 2013, est l'Omja (l'Office de la municipalité des jeunes d'Aubervilliers). S'exprimant sur ce partenariat avec les jeunes d'Aubervilliers, Nacer Meghnine dira : «C'était dans les années difficiles, c'est-à-dire pendant les années 1990, lorsque porter la voix de l'Algérie était une nécessité ; nous n'avons pas voulu que les gens parlent de l'Algérie et, surtout, de Bab el-Oued, alors qu'ils ne les connaissent pas. Nous ne voulions pas qu'ils parlent à notre place. C'est alors que l'idée a germé d'engager un partenariat avec d'autres associations de la Méditerranée et surtout celle de Paris (Office municipal de la jeunesse d'Aubervilliers). Nous avons signé une convention de coopération en 2007. Nous avons travaillé ensemble. Les jeunes d'Aubervilliers viennent chez nous, et ceux de Bab el-Oued vont à Paris. C'est un travail de réciprocité. Deux villes, un seul rêve, c'est le vivre ensemble. Ce partenariat est reconduit jusqu'en 2013. Nous allons continuer dans la même dynamique.»