Cinéma n Cinq courts métrages cinématographiques de jeunes réalisateurs algériens ont été projetés hier, à la salle Ibn-Zeydoun. Deux des cinq courts métrages, Dehia de Omar Belkacem et Ahmed de Mourad Zidi, projetés lors de cette soirée sont en langue amazighe. Les événements du premier film se déroulent dans un village du Djurdjura. Ils racontent l'histoire d'une jeune maman, Dehia, incarnée par Razika Ferhani, se retrouvant seule face à la responsabilité d'un enfant, pleurant un mari, qui, depuis son émigration, n'a plus donné de nouvelles. Les 21 minutes de ce film révèlent toute la beauté d'un village kabyle avec ses maisonnettes en pierre et ses prairies dont la verdure se mêle à la blancheur des nuages. Le drame, avec la triste histoire de Dehia, a très vite laissé la place au rire, puisque le deuxième film projeté était une comédie.La maison des vieux, du réalisateur Yahia Mouzahem, avec un humour qui renferme beaucoup de symbolique, raconte l'histoire de Ouahid (Mohamed Boucheïb), le dernier jeune restant en Algérie, puisque tous les autres ont préféré partir ailleurs. Retour au drame avec un deuxième film en langue amazighe, Ahmed, qui raconte l'histoire d'un enfant désarmé devant la maladie de son grand-père cordonnier qui l'a élevé après la mort de ses deux parents. La quatrième projection était celle du film de Yasmine Chouikh qui traite de la liberté de la femme dans les sociétés conservatrices. La réalisatrice s'est choisi les oasis de Béchar comme décor pour son court métrage de 20 minutes, qui raconte l'histoire de Amber accusé de hantise parce qu'elle aspirait à vivre en liberté. «Le Djinn symbolise la liberté», a-t-elle indiqué en marge de la projection, ajoutant que le film véhicule le cri de détresse de millions de femmes qui se trouvent dans le cas de Amber. Le dernier court métrage de cette soirée «Spéciale courts», est celui du jeune réalisateur Mounes Khemmar, Le dernier passager qui a décroché la Perle noire du meilleur court métrage arabe au festival d'Abu Dhabi en septembre dernier, et qui a figuré, par ailleurs, parmi la sélection des 10 films finalistes dans la compétition en ligne organisée dans le cadre du Festival de Cannes. Le court métrage silencieux (sans le moindre dialogue), d'une durée de 7 minutes raconte l'histoire d'un «jeune artiste (Mohamed Boucheïb) doublement frustré à cause d'une passion artistique qu'il n'exerce pas d'une part, et d'un amour impossible, d'une autre», a résumé Mounes Khemmar en marge de la projection. S'agissant de l'absence de dialogue, il a expliqué qu'il voulait transmettre de l'émotion, et qu'«il n'y a pas mieux que l'image pour transmettre l'émotion». Cette soirée spéciale courts métrages a été organisée par le ministère de la Culture dans le but d'encourager les jeunes talents. R. C. / APS