Une programmation alléchante à ne pas manquer vous attend à Riad El Feth jusqu'au 7 octobre. La première édition des Journées cinématographiques d'Alger (JCA), organisée par l'association des réalisateurs indépendants «A nous les écrans», a démarré samedi soir, dans la liesse et l'émotion, à la salle Ibn Zeydoun (Riad El Feth). Une semaine durant, le public est invité à découvrir un menu de cinéma éclectique et judicieux. Le coup d'envoi de cette manifestation culturelle, qui se prolongera jusqu'au 7 octobre, a été donné par M.Slimane Benaïssa, président du jury du concours national du meilleur scénario (les résultats seront donnés le jour de clôture) - qui affirmera avoir lu des choses intéressantes - en compagnie de nombreux réalisateurs arabes venus du Maroc, d'Egypte, de la Palestine et du Qatar. Invités à dire quelques mots sur les planches de Ibn Zeydoun, le Jordanien Mountassaer Marai, directeur de production au Qatar, soulignera l'importance du documentaire qui, dit-il, «ne trahit pas, mais reflète la vérité. Un genre hélas! souvent marginalisé». Pour sa part, le réalisateur égyptien Ahmed Atteff relèvera le retard accusé par l'Algérie dans l'organisation d'un grand festival de cinéma malgré les années de gloire de celui-ci. Le Réalisateur marocain de La Jeune Femme et l'instit, Mohamed Nadif exhortera le public à venir voir les films et pas uniquement lors des soirées d'inauguration comme c'est souvent le cas, hélas! Enfin, le professeur Mohamed Bensalah, fera remarquer, à juste titre, que des films, il ne suffira pas de les faire mais il faut aussi les diffuser et les faire sortir de leur tanière en les faisant voyager ici et ailleurs dans le monde. Après ces bonnes paroles, place au 7e art. La soirée a été entamée par la projection d'un court métrage de 14 minutes intitulé Clan destin du réalisateur Abdelhamid Karim (1999) avec la participation des comédiens Lyès Salem, Athmane Bendaoud et Abdelkader Dahou notamment. Le film raconte la vie de quatre jeunes Algériens oisifs qui, un jour alors qu'ils sont au port d'Oran où ils ont l'habitude de se rencontrer, l'un d'eux est témoin d'une dispute entre un autre jeune et un marin concernant un trafic de drogue. Ils décident ainsi de faire chanter le marin-transporteur de drogue et monnayer ainsi leur départ pour la France. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. L'un d'eux part voir sa copine. Harraga, amour, dénuement, frustration des jeunes en général et leur marasme sont les ingrédients de ce film qui mêle humour et symbole pour illustrer la mal-vie de ces jeunes prétendants à la harga. La deuxième partie de la soirée a vu la projection du documentaire Panorama du cinéma algérien. Salim Aggar a relevé le défi en présentant «en 40 minutes des images retraçant environ 40 ans de cinéma algérien».Un film qu'il dédiera à la mémoire du réalisateur Ali Syria, décédé il y a quelques jours «J'avais souhaité présenter un long métrage algérien à la soirée d'ouverture. Le cinéaste en question était d'accord. Mais au final, il s'est désisté et préféra aller le faire à Bobigny en France», nous confiera le président de «A nous les écrans», Salim Aggar. Un geste décevant de la part dudit réalisateur. Quoi qu'il porte sur le cinéma algérien durant la période 1966-2008, le documentaire a su retracer avec intelligence le parcours du cinéma algérien, de ces années de gloire, en pleine période de relance, même timide, marquée par les soubresauts du terrorisme, après sa traversée du désert. Des films qui ont marqué une rupture dans le cinéma algérien, notamment La Montagne de Baya de Azzeddine Meddour, Machahou en langue amzighe, de Belkacem Hadjadj ou encore Rachida de Yamina Bachir-Chouikh., un film audacieux, l'un des premiers ayant traité de la tragédie nationale en Algérie. Des figures emblématiques incontournables du cinéma algérien sont également présentées. Des séquences des films La Bataille d'Alger, le Vent des Aurès, Chronique des années de braise, L'Opium et le bâton et Patrouille à l'Est, ont ainsi été projetées mettant en exergue l'impact de la guerre de Libération sur le cinéma algérien. D'autres séquences de comédies algériennes telles Les Vacances de l'inspecteur Tahar, Le Clandestin et autres films historiques dont Cheikh Bouamama, ont également été discernables. Aussi, ont été égrenés les films de Merzak Allouache, du mythique Omar Gatlato à Bal El Oued City et finir avec la nouvelle génération de cinéastes à l'instar de Nadir Moknache avec Viva l'Aldjérie. Revu et corrigé, le film a introduit de nouvelles images dont celles des films Il était une fois dans l'oued, projeté en avant-première à Alger en 2005 encore le dernier film d'Ahmed Rachedi, Mostefa Benboulaïd. Le programme de ces journées comporte 16 productions cinématographiques dont quatre longs métrages et huit documentaires de réalisateurs algériens, français, britanniques, afghans, libanais, palestiniens, marocains et qataris. Alléchants et intéressants. A ne pas rater!