Embarras n Les usagers de la RN5 reliant la capitale aux différentes régions de l'est du pays s'accordent à la qualifier de tronçon «le plus désagréable» en Algérie. Si sur d'autres axes, la circulation automobile est plus ou moins fluide, la partie allant de Dar-El-Beïda à Lakhdaria représente un réel cauchemar. Durant les heures de pointe, les débuts de week-end, ou au retour des fêtes nationales ou religieuses, pour sortir d'Alger ou y entrer, il faut faire preuve d'une grande patience. Parfois, on passe plus de deux heures entre Alger et Boudouaou ! D'Alger à la sortie de Lakhdaria on doit rouler, sur certaines parties, à moins de 40km/h. D'ailleurs les citoyens venant de la Kabylie et des wilayas de l'est craignent ce tronçon et prient dès leur départ pour que la route soit fluide. «Lorsque je démarre de Boghni, certains clients veulent arriver le plus vite possible à Alger. Je leur ai toujours dit que si le tronçon Boudouaou-Réghaïa est libre, on arrivera à temps. Ils ont fini par comprendre et certains préfèrent démarrer à quatre heures du matin pour garantir d'arriver avant huit heures. Un parcours qui nécessite normalement pas plus de deux heures, mais parfois j'y passe plus de quatre heures à cause des embouteillages», peste un chauffeur de taxi. Les barrages dressés par la Gendarmerie nationale au niveau de la sortie de Boudouaou et de Réghaïa constituent la principale cause de l'encombrement, dont la file des véhicules s'étend parfois sur près d'un kilomètre ! «Imaginez qu'on transporte une personne malade ! Elle risque de rendre l'âme avant d'arriver à l'hôpital», fulminent des voyageurs venus de Sétif et qui étaient contraints de descendre du véhicule pour prendre un peu d'air. «A plusieurs reprises, on étouffe dans le bus et on demande aux chauffeurs de nous laisser sortir. Ça devient vraiment insupportable», disent-ils, en colère. Cette situation dure depuis de très longues années, sans que les autorités trouvent une solution définitive. La RN5 est, en effet, la seule et unique voie reliant Alger aux différentes wilayas de l'est. Et un nombre sans cesse croissant de véhicules traversent cette route quotidiennement. En sus de son exiguïté, seulement trois voies, les barrages contraignent les automobilistes à rouler à une vitesse très réduite. «C'est un vrai cauchemar !» s'accordent à dire les voyageurs. «On ne comprend pas comment la capitale est desservie par une seule route, alors que des centaines de véhicules y viennent chaque jour ! Cette route doit être réservée uniquement aux déplacements entre Alger et la Kabylie. Pour l'est, on doit ouvrir une autre voie», réclament les usagers de la RN5. Cette route est aussi «célèbre» pour son record d'accidents de la route. Les bilans hebdomadaires de la gendarmerie nationale, des services de police et de la protection civile confirment souvent cette situation. Le grand nombre de virages, le mauvais état de la chaussée par endroits et le grand nombre de voitures constituent les principales causes de ces drames. A. H.