Entraide n Tant pointé du doigt à ses débuts, le secteur privé de l'éducation nationale tend à s'imposer comme filière du secteur étatique. L'un comme l'autre affirment leur disponibilité à travailler de concert afin de revaloriser le niveau éducatif national. Pas de concurrence entre les deux secteurs, selon le directeur de l'école, Aït Ameur Salim. Notre interlocuteur affirme que le secteur privé ne prétend pas marcher sur les platebandes du secteur public. Il estime que la relation avec la tutelle est plutôt «la relation du grand frère avec le petit». Même son de cloche au département de Benbouzid. Ce dernier a, comme de coutume, convié les écoles privées à une rencontre au lendemain de la rentrée. À l'ordre du jour, faire le point sur la rentrée scolaire et recenser les préoccupations du secteur auprès des chefs d'établissement. La tutelle a, rappelons-le, réitéré son engagement à soutenir les écoles privées pour le perfectionnement de leur tâche, en particulier les écoles se conformant à la réglementation. Le secteur privé et le secteur public de l'éducation nationale ont connu un rapprochement particulier depuis 2007 en conséquence aux décisions prises par la tutelle, à savoir la conformité au programme national et l'adoption de la langue arabe comme langue d'enseignement. La tutelle a également sommé les directeurs de ces établissements à employer des enseignants ayant au moins le même niveau que ceux des écoles étatiques. Ce sont autant de dispositions qui permettent au département de Benbouzid de chapeauter les établissements privés en plein foisonnement . La similitude des programmes dispensés avec une nette différence dans la qualité de la prestation permet une mutation plus facile des élèves d'un secteur à l'autre. Pour M. Atia, chargé du dossier des écoles privées au ministère de l'Education nationale, ce mouvement de mutation est constaté dans les deux sens. Le changement de secteur ne relève pas de la qualité de l'enseignement mais de certaines prestations offertes par le privé, a-t-il précisé. Il cite dans ce volet la demi-pension, l'internat et le nombre d'élèves ne pouvant dépasser 25 par classe dans le secteur privé, conformément à la loi. Beaucoup d'élèves ayant des difficultés à évoluer dans un certain cadre, trouvent dans le secteur privé le milieu adéquat. «Certains parents dont les enfants rencontrent des difficultés, pensent que dans une école privée il sera mieux suivi», estime, M. Aït Ameur. Il précise que dans certains cas le parent retire son enfant de l'école privée vers l'étatique si la difficulté est dépassée. En somme, opter pour le secteur privé ne signifie en rien fuir le ministère de l'Education nationale. En effet, ces établissements privés qui vont de plus en plus vers la normalisation et le respect du programme national, ne proposent qu'une autre manière de faire les choses.