Le 10 octobre 2001, le premier centre de formation en métiers traditionnels a ouvert ses portes à la jeunesse de Bab El-Oued. 140 élèves sont actuellement inscrits au niveau de ce centre, dont 58 filles engagées, pour certaines, dans des métiers qui étaient auparavant réservés à la gent masculine comme la céramique, la sculpture sur bois ou encore la cordonnerie. Les grands maîtres artisans, parfois derniers de leur lignée, ont été sauvés in extremis par ce centre qui les a sortis de l?anonymat et leur a offert l?occasion de transmettre leur art à la nouvelle génération. Ce sont, selon les affirmations du responsable du centre, de véritables perles rares que son établissement se vante de compter dans l?effectif pédagogique de cette école. Le directeur citera l?exemple du dernier harrar, tisseur de maharmet el f?toul, du haïk m?ramma, de la fouta ou autres articles en soie que portaient, en l?occurrence les Algéroises, avec beaucoup de grâce, et que l?école a accueilli alors qu?il subissait les affres du chômage. Ce maître artisan, au même titre que ses confrères, a bénéficié d?une formation pédagogique et s?est vite mis dans la peau du maître qui veille à la bonne éducation artistique de ses disciples ayant opté volontairement ou accidentellement pour le métier afin d?échapper à l?oisiveté et ses vices. Les moyens sont limités pour une affluence importante, mais les stagiaires aidés par leurs enseignants n?hésitent pas à contribuer en mettant la main à la poche pour parfaire leur formation qui va dans le sens de la réhabilitation des vieux métiers et la préservation du patrimoine culturel national. Leur Certificat d?aptitude professionnel (CAP) ou Certificat de maîtrise (CMP) leur ouvrent grand les portes sur le monde du travail, car au-delà du titre, ces jeunes artisans ont bénéficié d?une aptitude professionnelle remarquable, témoignent leurs enseignants, pour peu que l?occasion leur soit donnée de faire leurs preuves.