Mission n L'Algérie, qui prend part à la seizième conférence des parties des Nations unies sur les changements climatiques à Cancun (Mexique), a été choisie, en compagnie de l'Espagne, pour jouer le rôle de médiateur. «Notre mission est de faciliter les rapprochements entre les différentes régions. Nous avons reçu hier le groupe des 77 et la Chine. Nous venons de recevoir également les îles extrêmement menacées par les changements climatiques. Nous avons également reçu les Etats-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, qui ont des positions assez particulières. L'Algérie joue un rôle de médiateur, en plus du rôle que nous jouons en tant que président du groupe Afrique», a déclaré, ce matin, Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, depuis Cancun, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. L'Algérie plaide pour l'accompagnement des pays en voie de développement qui devrait se faire, précise le ministre, sur le plan financier, le renforcement de leurs capacités humaines, la création de centres, ressources, la création de moyens d'anticipation et centres de formation. «Ce sont autant d'éléments qui permettent à ces pays d'avoir des capacités et de bénéficier du transfert technologique», a souligné M. Rahmani. L'Algérie veut une solution globale et équilibrée où chacun se retrouve. «Le principe est la préservation de l'intérêt des uns et des autres et d'assurer un niveau de développement qui permette de maintenir l'équation : développement durable pour l'ensemble de la planète et de l'humanité», précise le ministre. L'Afrique, faiblement émettrice de gaz à effet de serre, est, selon lui, demanderesse de technologie, de capacités et de finances. «Mais l'Afrique aussi peut constituer un pôle de négociation important et elle s'engage fortement à pouvoir changer de trajectoire et avoir une économie moins productive de pollution à l'avenir», a insisté le ministre. Toujours dans le même sens, M. Rahmani a estimé que les pays africains sont aujourd'hui victimes des changements climatiques provoqués par le développement industriel d'autres pays. «Les enfants africains n'ont rien fait pour souffrir de l'asthme, de la sécheresse ou de l'émigration. Il faut que ces régions africaines soient aidées par les pays développés dans un contexte de pollueur-payeur», a-t-il affirmé. Concernant le déroulement des négociations, M. Rahmani se montre plutôt optimiste. «Je pense que nous progressons légèrement sur un certain nombre de points et il y a relativement un climat de confiance retrouvée depuis le sommet de Copenhague. Nous progressons sur la question du financement, la création d'un fonds vert, la manière d'aider les pays en voie de développement à s'adapter aux changements climatiques dans les domaines de l'eau, de l'agriculture, des risques d'inondations. Nous progressons un petit peu sur les problèmes du transfert technologique», a-t-il souligné. Toutefois, a-t-il dit, «nous avons toujours le problème d'acceptation d'un deuxième engagement par les pays concernant l'application de la convention de Kyoto».