La ville de Ksar el-Bokhari se trouve à 160 km d'Alger, sur la rive droite de l'oued Chlef. Le ksar – dans le dialecte local, village fortifié – est construit sur un mamelon. A 6 km au nord-ouest de Ksar el-Bokhari se trouve la seconde ville importante, Boghar, situé à 985 m d'altitude. C'était, à l'époque romaine, un poste de surveillance militaire. L'Emir Abdelkader en a fait aussi, durant la guerre contre les Français, un de ses établissements militaires, chargé de surveiller l'avancée des troupes coloniales. Si les habitants de Ksar el-Bokhari se revendiquent majoritairement des Ouled Naïls, ceux de Boghar, les Ouled Antar, se donnent, eux, pour ancêtre, le poète et guerrier de la période préislamique, Antar Bencheddad. Selon les tenants de cette origine, les descendants de Antar, de race noire, se seraient métissés en se mêlant aux populations berbères : on en veut, pour preuve, de cette filiation, le teint hâlé, voire très foncé des gens de cette tribu. La tradition rapporte que la ville a été édifiée par Sidi M'hammed el-Bokhari, fils de sidi Seddik. C'était, comme tous les saints, un homme très pieux qui n'aimait pas l'injustice. La tradition populaire garde également de lui le souvenir d'un thaumaturge, c'est-à-dire d'un faiseur de miracles.