Constat n Avant même la fin de la phase aller du premier championnat professionnel, la valse des entraîneurs a déjà commencé avec des démissions, des mises à l'écart et des limogeages. L'entraîneur de la JS Kabylie, le Suisse Alain Geiger, est le dernier à claquer la porte. Est-ce une surprise ? Non, dans la mesure où le départ du coach des Canaris était dans l'air depuis plusieurs semaines, depuis, plus exactement, l'élimination de l'équipe de la demi-finale des Ligues des champions devant les Congolais du TP Mazembe futur vainqueur et finaliste de la Coupe du monde des clubs qui se déroule en ce moment à Abu Dhabi. Outre le coup de pompe enregistré par le club kabyle, avec comme conséquence des résultats peu encourageants en championnat, le technicien suisse est critiqué depuis un moment pour ses erreurs de coaching et le manque de maîtrise de son groupe, ce qui a engendré des cas d'indiscipline et accéléré le divorce entre les deux parties. Vingt-quatre heures avant Geiger, c'est Noureddine Saâdi, l'entraîneur de l'USM Alger, qui fait les frais d'une «structuration administrative et technique» de la direction du club, ce qui au fond n'était qu'un limogeage diplomatique puisque le désormais ex-coach usmiste a refusé la voie de garage qu'on lui proposait pour demander son départ. Les raisons de cette séparation sont à chercher en partie dans les résultats de l'équipe, mais surtout dans les coulisses du club et le traitement par la presse de la sanction dont a fait l'objet Saâdi, notamment lors d'une émission, vendredi dernier, sur la chaîne III où la direction de l'USMA n'a pas apprécié les critiques des journalistes concernant une sanction jugée irrecevable sur un plan réglementaire. Ceux qui pensaient qu'avec l'avènement du professionnalisme nos clubs allaient faire des choix judicieux en matière de staff technique afin d'asseoir une politique de (re)construction inscrite sur le moyen et le long terme, se sont trompés car les mentalités n'ont pas changé et ne changeront pas de sitôt car, pour faire sauter les entraîneurs, la rue continue à dicter sa loi, les humeurs et les résultats sportifs en sus. Kamel Mouassa a payé cash les performances catastrophiques de son équipe, le CA Bordj Bou-Arréridj, en ce début de saison, Abdelkader Amrani, lui, a drivé l'USM Annaba durant six journées avant d'atterrir à l'extrême ouest du pays pour reprendre le club de sa région natale, le WA Tlemcen, et le fauteuil laissé vide par Mohamed Henkouche. Et au moment où nous écrivons ces quelques lignes, nous apprenons que l'entraîneur du MC El-Eulma, Hakim Malek, titulaire d'un contrat de deux ans, a été remercié par la direction du club pour insuffisance de résultats. Rien donc n'arrête la vertigineuse tornade qui affecte les entraîneurs en Algérie, que l'on soit dans l'amateurisme ou dans le soi-disant professionnalisme qui se met en place. Et il ne faut pas croire que les autres clubs sont à l'abri, car en dehors des résultats sportifs qui peuvent plaider en faveur d'un technicien, à l'image de Solinas (ES Sétif), Ighil (ASO Chlef), Djamel Menad (JSM Béjaïa) ou Boualem Charef (USM El-Harrach), la liste des entraîneurs qui vont sauter va encore s'allonger. Les dirigeants, amateurs, enveloppés dans leur nouveau costume de pro, eux, n'ont pas changé d'attitude, ils continuent à gérer sans une véritable stratégie et encore moins un projet d'avenir bien réfléchi et construit (business plan, investissements, politique de jeunes et de recrutement, effets attendus…). L'on continue à naviguer à vue et au gré des vents.