RÈsumÈ de la 1re partie n Que síest-il passÈ dans la tÍte de Gruber qui, un jour, dÈcide subitement de quitter Èpouse, enfants et travail ? Trois jours plus tard, ayant fÍtÈ la rupture du dernier maillon de ses chaÓnes, Alexis Gruber se rÈveille p‚teux dans une chambre d'hÙtel, au cÙtÈ d'une dame lÈgËre. LÈgËre comme une bulle. Blonde comme une rÈclame de shampooing et nue comme un ver. Jamais son Èpouse Elisabeth n'aurait osÈ promener ainsi sa nuditÈ. Rien ne vous oblige ‡ Ítre nue pour que Dieu vous envoie six enfants. La jeune femme blonde est cÈlibataire, ne connaÓt ni Dieu ni ses enfants, et vit comme un oiseau sur la branche. Sans mÈtier, sans attaches, poisson libre au grÈ des pÍcheurs, et toujours ‡ la recherche d'un sou pour faire un franc. Alexis Gruber lui donne le reste de ses indemnitÈs, bon prince, et dÈclare qu'il va chercher un emploi. Le voil‡ vendeur de cravates dans une boutique. Une semaine. On ne se sert pas des cravates de la vitrine pour son usage personnel ! Dehors, monsieur Gruber... La chose se fÍte. Mais une semaine de salaire ne reprÈsente pas une grande fÍte pour lui et la dame blonde. Alors le voil‡ intÈrimaire au rayon Èpicerie d'un supermarchÈ. Un intÈrimaire qui arrive trop tard le matin et file trop tÙt le soir. ´Plus besoin de vous, monsieur Gruber...ª La chambre d'hÙtel devient trop chËre. Un meublÈ la remplace et les petits boulots s'enchaÓnent, en ordre dÈcroissant de respectabilitÈ, selon les critËres anciens d'Alexis Gruber. Mais il n'a plus aucun critËre en rÈserve, plus une chemise propre et une barbe de six mois. Voil‡ ce qu'il est devenu en six mois : un clochard ou presque, qui trouve du travail pour subsister gr‚ce aux bons offices de sa petite amie blonde. Le voil‡ garÁon de bar. Plongeur serait le mot juste. Le garÁon, lui, est en gilet et núud papillon. Il sert les apÈritifs. Alexis Gruber, ‡ l'autre bout du comptoir, cachÈ par les bouteilles, trempe les verres dans la vaisselle, fait trois petits tours, rince, Ègoutte, essuie et recommence. De sa place privilÈgiÈe au salaire minimum, il peut apercevoir rÈguliËrement la daine blonde, qui sourit et fait la cour aux clients. Un ancien chef de rayon n'est pas stupide au point de ne pas comprendre. Surtout lorsque la dame blonde lui jette en passant : ´HÈ ! Alexis, j'ai fait une bonne affaire aujourd'hui, on fait la fÍte ?ª C'est elle qui paie. Sa main aux ongles rouges et longs manie les billets avec dÈsinvolture, et Alexis prend l'air songeur. Un drÙle d'air. Celui qu'il prenait jadis lorsque son Èpouse Elisabeth riait un peu trop fort au cinÈma. Il disait alors : ´Calme-toi, Elisabeth, c'est inconvenant.ª Cette fois, il dit ‡ sa maÓtresse de rencontre, pourtant aussi provisoire qu'un rayon de soleil en hiver : ´Je vais t'aider ‡ changer de vie. ó†Changer de vie ? Qu'est-ce qui te prend, Alexis ? T'es f‚chÈ, c'est Áa ? T'aimes pas profiter du fric des autres ? Il est ‡ moi, tu sais, je l'ai gagnÈ ! ó Justement. Je ne veux plus que tu fasses ce mÈtier. Tout va changer. Et quand mon divorce sera prononcÈ, je t'Èpouserai ! ó C'est Áa... D'accord, on en reparlera... ó†Tu ne veux pas m'Èpouser ? ó†Ecoute, Alexis, soyons sÈrieux. Je t'aime bien, mais Áa s'arrÍte l‡. Je gagne plus d'argent en un soir que toi en un mois ‡ essuyer tes verres. ó Je suis un minable, c'est Áa ? (‡ suivre...)