SolidaritÈ n La touiza est une trËs vieille institution qui recourt ‡ líaide communautaire†: ce travail est obligatoire et gratuit, et chacun est tenu de faire la t‚che qui lui est confiÈe. Autrefois, il y a de cela trËs longtemps, vivait un paysan, avec sa femme et ses deux enfants†: Ali, un petit garÁon de quatre ans, et AÔcha, une jeune fille de quinze ans. Le paysan travaille durement. Or, le rendement dÈpend principalement de la pluviomÈtrie†: quíil pleuve et la rÈcolte sera bonne, que líeau se fasse rare ou que la grÍle tombe et le fruit díune annÈe de travail partira en un instant. ´Cette annÈe, disait alors le paysan, sera une mauvaise annÈe !ª Et qui dit mauvaise annÈe, dit disetteÖ Or, cette annÈe-l‡, la rÈcolte est bonne. Le blÈ forme une sorte de mer dorÈe, les Èpis chargÈs attendent díÍtre fauchÈs, mais notre paysan nía personne pour líaider. Son fils est encore jeune et sa fille ne peut aller travailler dans les champs. Sa femme est inquiËte. ó Que vas-tu faire, recruter des ouvriers†? ó Les ouvriers, rÈpond líÈpoux, il faudra les payer. Mais je níai pas suffisamment díargent pour celaÖ Cíest vrai, la rÈcolte est bonne, mais il faudra díabord faucher le blÈ, le battre pour rÈcupÈrer le grain, puis enfin le vendre†! La femme rÈflÈchit. ó Et si tu convoquais une touiza†? Líhomme hoche la tÍte. ó Cíest vrai, cíest une bonne idÈe†! personne ne me la refusera, puisque en cas de besoin, la coutume líexige. ó Oui, et tu as bien participÈ ‡ des touizas, toi†! La touiza est une trËs vieille institution qui recourt ‡ líaide communautaire†: ce travail est obligatoire et gratuit, et chacun est tenu de faire la t‚che qui lui est confiÈe. Comme líexige la tradition aussi, celui qui demande la touiza,† doit offrir aux hommes venus líaider un bon repas et un un bon repas, ‡ líÈpoque, cíÈtait un bon couscous ‡ la viande. ó Ce soir, dit le paysan ‡ sa femme, je me rendrai ‡ la mosquÈe, et, aprËs la priËre, je convoquerai une touiza. La femme acquiesce. ó Il faudra prÈparer un repas. ó Demain, jíirai au souk et jíachËterai de la viande. ó Et moi, je prÈparerai un bon couscous†! Líhomme síest levÈ de bonne heure et síest rendu au marchȆ: il a achetÈ tous les lÈgumes et surtout un long chapelet de viande. De beaux† morceaux de búuf. La femme síexclame†: ó Toute cette viande†! ó Cíest pour la touiza La femme proteste. ó Et dire quíelle sera mangÈe par des Ètrangers†! Ne pouvons-nous pas enlever quelques morceaux pour nous†? ó Non, dit líhomme, cíest pour la touiza, je tíinterdis díy toucher†! (‡ suivre ...)