Résumé de la 115e partie n Aïcha, la sœur d'Ali, a récupéré les os de son frère et les a enterrés. Le soir, en voyant Aïcha seule, le père se rappelle son fils.. — Où est donc ton petit frère ? lui demande-t-il — Je ne l'ai pas vu, dit AIcha — Comment, dit le père inquiet, je croyais qu'il était avec toi ! Il se tourne vers sa femme. — Et Ali, demande-t-il, il n'est pas rentré déjeuner ? — Si, dit la femme, il m'a fait part d'aller rendre visite à ses oncles ! — Il est parti seul, aussi loin ? — Mon frère est passé, il l'a emmené... Il le ramènera demain. Le père ne dit rien. Il aurait aimé que sa femme lui demande l'autorisation, mais comme c'est chez son oncle maternel que son fils s'est rendu, il ne trouve rien à dire. Le lendemain, de bonne heure, Aïcha sort de la maison et va déterrer les os de son frère. Elle les caresse, les embrasse et se met à pleurer. Comme ils ont séjourné dans la terre, ils sont tout humides. Aïcha les prend aussitôt et monte les étendre sur le toit de la maison. Là, les chiens ne pourront pas les atteindre et ils sécheront... Le lendemain, en revenant des champs, le père s'étonne de ne pas trouver son fils. — C'est à croire, dit sa femme, qu'il se plaît chez son oncle ! Mais plusieurs jours passent sans qu'Ali réapparaisse. Aïcha, elle, se cache pour pleurer car elle sait que son frère ne reviendra jamais plus ! De temps à autre, quand sa mère est occupée et ne peut la voir, elle monte sur le toit de la maison et retourne les os qui, chaque jour, blanchissent davantage. Un mois a passé et le père est de plus en plus pressé de voir son fils. Il décide d'aller le chercher. La femme est paniquée à l'idée que son mari découvre la vérité. A ce moment-là un petit oiseau se met à voltiger et à chanter au-dessus du couple et de Aïcha : «Ma mère m'a égorgé ! Mon père m'a débité en morceaux. Les ouvriers bénévoles m'ont mangé. Ma sœur Aïcha a réuni mes os. Et petit oiseau, je suis devenu !» Le père tend l'oreille. — Que chante cet oiseau ? On dirait des paroles humaines ! La femme, qui a bien compris les paroles, chasse l'oiseau. — Ce n'est rien, cet oiseau est un porte-malheur ! Mais l'oiseau revient et chante de nouveau sa chanson. L'homme a bien entendu cette fois-ci les paroles. Il a alors compris ce qui s'est passé. Il se lève, furieux, dans l'intention de faire payer à sa femme son crime mais le petit oiseau s'est remis à chanter : «Ne la tue pas, ne la tue pas, Ma sœur pleurerait, pleurerait Et deviendrait orpheline !» L'homme a renoncé à tuer sa femme. L'oiseau s'est envolé, prenant la direction de la forêt, on ne l'a jamais plus revu. (à suivre ...)