Résumé de la 114e partie n Ali que sa mère a égorgé, a été mangé par les ouvriers bénévoles, venus aider le père à faire sa récolte. Sa sœur Aïcha a récupéré ses os et les a enterrés. Aïcha est rentrée. — Tu as mis beaucoup de temps, pour laver la terrine ! lui dit sa mère. — C'est que la rivière est loin ! — D'habitude tu es plus rapide ! Elle remarque que la fille a les joues rouges. — Tu as encore pleuré ? — Non, non, j'ai une poussière dans les yeux ! La mère se radoucit. — Alors, va te laver. Je ne veux pas que ton père pense que tu es triste ! Aïcha soupire. — Mère, où est Ali ? La mère la regarde, prête à se mettre en colère, mais elle se maîtrise. — Il doit encore jouer ! Aïcha gémit. — Il n'est pas rentré de la journée ! — Les enfants de son âge sont toujours distraits ! — Il doit avoir faim ! — Il a bien mangé ! Aïcha ne peut retenir ses larmes. — Mère, j'ai peur pour lui ! La mère éclate. — C'est à moi de m'inquiéter la première, n'est-il pas mon fils, le fruit de mes entrailles ? Et si je ne suis pas inquiète, c'est qu'il est en sécurité ! — Il n'est pas rentré ! — Et alors ? Tu vas cesser de m'interroger ? Elle tend les mains vers elle, comme pour l'étrangler. — Tu vas encore longtemps continuer à me torturer avec tes questions ? Aïcha prend peur. — Non, non…Est-ce que je peux sortir ? — Oui, va, mais ne tarde pas ! Aïcha sait qu'elle ne trouvera pas son frère, puisqu'elle sait que sa mère l'a égorgé, découpé en morceaux et fait cuire… Comment peut-elle dire qu'il est son fils, qu'il est le fruit de ses entrailles ? «Elle l'a égorgé, elle l'a découpé et l'a fait cuire !» Et elle tremble d'horreur, en imaginant les ouvriers et son propre père dévorer la chair de son petit frère… «Ma mère l'a égorgé, mon père l'a mangé !» Elle va retrouver le trou où elle a enterré les os et se met à pleurer. «Moi, mon frère, je ne t'oublierai pas !» (à suivre)