Résumé de la 5e partie n Le bébé immolé sert de repas aux travailleurs bénévoles de la touiza. Sa sœur aînée, Aïcha, conserve les os de l'enfant. Dès le lendemain, Aïcha récupère les os de son petit frère. — Pauvre petit frère, dit-elle, je ne voulais pas qu'on te sacrifie, mais je ne pouvais m'opposer à père et à mère, je n'ai aucune autorité ! Elle touche les petits os et, comme ils sont encore humides, elle les prend, les monte sur le toit de la maison et les étend pour qu'ils sèchent au soleil. Son père, occupé aux champs et sa mère aux tâches ménagères, ne se rendent compte de rien. Quelques jours après, on voit apparaître un oiseau, dont le gazouillis ressemble à des paroles humaines. Aïcha, qui l'entend la première, tend l'oreille et elle est bouleversée en entendant ces paroles : «Ma mère m'a égorgé, Mon père m'a dépecé Les travailleurs bénévoles m'ont mangé Quant à ma sœur Aïcha, Elle a réuni mes os et les a mis à sécher !» Aïcha, qui croit avoir reconnu la voix de son frère, monte vite sur le toit où elle a déposé les os. Ils ne sont plus là ! elle comprend alors qu'un miracle s'est produit, que le petit garçon sacrifié s'est métamorphosé en oiseau. Comme l'oiseau voltige autour d'elle, elle tend la main : il vient aussitôt s'y poser et se met à chanter son refrain : «Ma mère m'a égorgé...» La jeune fille se met à pleurer. — Va, petit frère, ne reste pas là, si ma mère te trouve, elle te capturera et te tuera parce que tu lui auras rappelé son crime ! L'oiseau s'envole. Aïcha croit qu'il est parti. Le soir, au moment du dîner, la famille — parents et enfants — se réunit autour du plat commun. — Cette année, dit la mère, nous avons eu une récolte abondante, nous ne souffrirons pas de la faim ! — Quel dommage, dit le père, que le petit ne soit plus avec nous ! — Il ne faut plus en parler, dit la mère A ce moment-là, un oiseau se pose sur le rebord de la fenêtre que l'on a laissée ouverte, et entonne son refrain : «Ma mère m'a égorgé...» Tout le monde reconnaît la voix du petit immolé. — C'est lui, dit son père bouleversé... — C'est lui, disent ses frères. L'oiseau chante une seconde fois sa chanson, puis il s'envole. On ne devait plus jamais le revoir... (à suivre...)