Résumé de la 104e partie n Richard constate que sa chambre a été fouillée... Richard ne répéta pas sa question. Il se contenta de demander à Victoria ce qu'elle était en train de lire. Elle fit la grimace. — Ici, vous savez, pour les romans, il n'y a pas grand choix : A Tale of Twe Cities, Pride and Prejudice et The Mill on the Floss. Je lis A Tale of Twe Cities. — Vous ne l'avez jamais lu ? — Jamais. Je considérais Dickens comme un auteur ennuyeux. — Quelle idée ! — Et je m'aperçois qu'il est passionnant ! — Où en êtes-vous ? Jetant un regard sur le livre ouvert, il lut à haute voix : — «Et les tricoteuses comptèrent «Un»... — C'est une femme qui me fait peur ! — Qui Mrs Defarge ?... Le personnage est intéressant. Bien que je doute un peu qu'il soit possible de conserver une liste de noms à l'aide d'un tricot.. Il est vrai que je ne sais pas tricoter... — Ce n'est pas impossible, répliqua Victoria, examinant le problème. Un point de riz, un point à l'endroit, une maille glissée par-ci par-là, on doit pouvoir y arriver... Naturellement, ça ne ferait pas un beau tricot, ça ressemblerait plutôt à l'ouvrage de quelqu'un qui débute et qui commet des erreurs… Elle se tut brusquement. Un rapprochement venait de se faire en son esprit et c'était comme une illumination. Elle revoyait l'homme qui était entré dans sa chambre, les mains crispées sur ce vieux foulard de tricot rouge qu'elle avait ramassé, un peu plus tard, pour le jeter dans un tiroir. Et elle pensait aux derniers mots qu'il avait prononcés. Ce n'était pas «Lefarge» qu'il avait dit, mais «Defarge», et c'était à la Mrs Defarge du livre qu'il avait voulu faire allusion... — Qu'est-ce qu'il vous arrive ? La question de Richard la ramena au présent. — Rien, rien.., Je viens de penser à quelque chose... — Ah ? Richard n'insista pas. Victoria songeait à la journée du lendemain. Elle devait aller à Bagdad avec Richard et ce serait la fin de cette semaine de répit, durant laquelle elle avait pu se reprendre, dans la paix et la sécurité. Au Tell Asouad, elle s'était bien plu. Peut-être, elle se l'avouait, parce qu'il n'était pas sûr du tout qu'elle fût brave. Elle avait découvert qu'il y a une différence énorme entre rêver des aventures et les vivre, et elle gardait de ses récentes expériences un souvenir horrifié. Elle se verrait sans plaisir retourner à cette existence mouvementée. Parce qu'elle était au service de Mr Dakin et payée par Mr Dakin, allait-elle donc être obligée de réintégrer le Rameau d'Olivier et d'affronter de nouveau le docteur Rathbone ? Elle espérait bien que non. Elle irait à la pension de famille pour y reprendre ses affaires, à cause de ce foulard en tricot qui se trouvait dans une de ses valises, et elle s'en tiendrait là. Une fois, ce foulard entre les mains de Mr Dakin, sa tâche serait terminée. Elle leva la tête. Richard était toujours là, qui l'observait. — A propos, dit-il, demain pensez-vous pouvoir récupérer votre passeport ? — Mon passeport ? (à suivre...)